Ismail Hakki Musa, l'ambassadeur de Turquie en France, a commenté lundi le résultat du référendum en Turquie. 1:15
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Ismail Hakki Musa, ambassadeur de Turquie en France, a balayé lundi sur Europe 1, la possibilité d'un recomptage des bulletins, après l'annonce du résultat contesté du référendum en faveur du 'Oui' à une réforme de la Constitution.
INTERVIEW

"Le résultat est serré, oui, mais quand on observe les démocraties modernes, quand il s'agit de grands enjeux, les écarts ne sont jamais énormes." Lundi, sur Europe 1, Ismail Hakki Musa, l'ambassadeur de Turquie en France, a commenté le résultat du référendum sur la réforme de la Constitution organisé dimanche dans son pays qui prévoit d'accroître encore un peu plus les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

"Un tournant historique". Selon les chiffres de l'agence de presse progouvernementale Anadolu publiés dans la nuit de dimanche à lundi, le chef de l'Etat aurait obtenu 51,37% des suffrages dimanche, après dépouillement des bulletins dans 99,45% des urnes. Mais l'opposition, qui l'accuse de dérive autoritaire, assure qu'un doute existe sur la sincérité du scrutin. "Hier dans notre pays, nous avons assisté à un tournant historique. L'élection s'est déroulée de manière sereine, sécuritaire. Les électeurs se sont déplacés de manière massive, c'est presque une première", assure pourtant l'ambassadeur.

Recompter les voix ? "La question ne se pose pas". Selon lui, un recomptage des bulletins n'est pas une option. "Cela n'a pas lieu d'être. C'est un épiphénomène. Quand il y a plus de 51,3 % des bulletins en faveur d'un choix, le oui, la question ne se pose pas", assure Ismail Hakki Musa. "Cet écart correspond à 1,3 millions de personnes. Ce n'est pas rien", insiste-t-il.

"Vers un système présidentiel". Pour l'ambassadeur turc, la réforme de la Constitution n'est en rien une dérive autoritaire. Mieux, il ose comparer le système qui sera mis en place en 2019 et qui prévoit notamment de supprimer le poste de Premier ministre, au système français. "Ce que le peuple a décidé hier, c'est le passage d'un système parlementaire à un système présidentiel. Nous avons d'autres exemples aux Etats-Unis, en France. Je pensais, pour ma part, que nos amis Français seraient ceux qui nous comprendraient le mieux", souligne-t-il.

Des pouvoirs renforcés. Le projet de révision de la loi fondamentale validé par une majorité de Turcs octroie au président des prérogatives considérablement élargies. En plus de la suppression du poste du Premier ministre, il prévoit également de permettre au président d'intervenir dans la nomination des magistrats et procureurs.