Qui est Abdelhamid Abaaoud, l'organisateur présumé des attentats ?

Abdelhamid Abaaoud
Abdelhamid Abaaoud
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, Gwendoline Debono et C.P.-R. , modifié à
Abdelhamid Abaaoud, 27 ans, mort dans l'assaut de Saint-Denis mercredi, a connu l'un des kamikazes dans le quartier belge de Molenbeek.

Le belge Abdelhamid Abaaoud, mort dans l'assaut du Raid, mené mercredi à Saint-Denis, est soupçonné d'être le commanditaire des attentats qui ont frappé Paris, vendredi. Le nom de cet homme est apparu dans plusieurs enquêtes de l'antiterrorisme en France, notamment dans celle sur un projet d'attentat déjoué contre une salle de concert, a précisé cette source.

Si les enquêteurs soupçonnent Abdelhamid Abaaoud d'être le commanditaire des attaques à Paris, il faut entendre par-là le commanditaire opérationnel : c'est-à-dire quelqu'un qui connait le terrain, donc qui organise et coordonne les attaques, sans toutefois avoir donné l'impulsion de départ. Cet ordre serait en effet venu de la hiérarchie de l'Etat islamique en Irak ou en Syrie, a confié un connaisseur du dossier à Europe 1.

Impliqué dans une tentative d'attentat en Belgique. Le djihadiste de 27 ans, originaire du quartier de Molenbeek à Bruxelles, aurait eu des liens avec Ayoub El-Kazzani, l'auteur présumé de l'attaque avortée du Thalys, en août dernier. En Syrie, il aurait côtoyé Mehdi Nemmouche, le tueur présumé du Musée juif de Bruxelles.

Mais c'est dans le quartier de Molenbeek, où sept personnes ont été interpellées, qu'il aurait croisé la route de Brahim Abdeslam, l'un des kamikazes morts. Surtout, Abdelhamid Abaaoud avait déjà été identifié en janvier dernier comme étant le cerveau de la cellule terroriste de Verviers, au sud est de la Belgique, qui prévoyait des attentats projetant de tuer des policiers. Une cellule démantelée dans une opération spectaculaire, où deux djihadistes avaient trouvé la mort.

Condamné par contumace à 20 ans de prison. Abdelhamid Abaaoud dirigeait ses hommes depuis la Grèce. C'est là que les enquêteurs l'avaient identifié grâce à des écoutes téléphoniques. Mais depuis, il a disparu sans laisser de traces. Quelque mois plus tard, en février 2015, l'homme le plus recherché par la Belgique donne une interview dans les colonnes de Dabiq, le magazine de l'Etat islamique, dans laquelle il nargue les autorités, racontant comment il a fait des aller-retours entre la Syrie et la Belgique pour mener ce projet d'attentat, sans jamais être inquiété dans son périple. Au mois d’août dernier, il a été condamné par contumace à 20 ans de prison.

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Il a embrigadé son petit frère de 13 ans. Avant même cet épisode, Abdelhamid Abaaoud - également connu sous le pseudonyme d'Abou Omar Al-Soussi - était déjà bien connu en Belgique. Il avait été clairement identifié dans des vidéos de propagande djihadiste, notamment une où on le voyait, tout sourire, conduire une voiture tirant derrière elle des cadavres mutilés pour les emmener dans une fosse commune.

Autre "détail" qui a marqué les esprits outre-quiévrain : Abdelhamid Abaaoud, en août 2014, a fait venir en Syrie son petit frère de 13 ans, qu'il a enrôlé dans les rangs de l'Etat islamique. Et il a ensuite envoyé sur internet des photos de l'adolescent, une kalachnikov à la main.