Pesticides : l'UE décide d'interdire des néonicotinoïdes dangereux pour les abeilles

Le commissaire européen à la Santé a rappelé vendredi son souci pour la préservation de la biodiversité.
Le commissaire européen à la Santé a rappelé vendredi son souci pour la préservation de la biodiversité. © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
En parallèle de cette décision, une procédure devant le Tribunal de l'UE a été intentée par deux géants des pesticides.

Trois néonicotinoïdes considérés comme dangereux pour les abeilles, des pesticides déjà soumis à des restrictions d'usage dans l'Union européenne (UE), vont être quasi totalement interdits après le vote vendredi d'une majorité d'États membres, a annoncé la Commission européenne.

Des exceptions pour certains usages. L'avenir de la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame - des subtances neurotoxiques qui s'attaquent au système nerveux des insectes largement utilisées - était en suspens depuis 2013, après une première évaluation négative de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa). L'agence a confirmé son opinion fin février, une évaluation qui est venue soutenir la volonté de l'exécutif européen d'élargir l'interdiction. Celle-ci s'applique désormais à toutes les cultures en plein champ, avec pour seule exception les usages en serre, à condition que graines et plantes ne quittent pas leur abri fermé.

Une mesure largement plébiscitée. Une majorité qualifiée d'États membres (au moins 16 pays sur 28 représentant 65% de la population) a apporté son soutien à la proposition de la Commission lors d'un comité d'experts réuni vendredi matin, a précisé l'exécutif européen dans un court communiqué. "La Commission avait proposé ces mesures il y a des mois, sur la base de l'avis scientifique de l'Efsa. La santé des abeilles a toujours une importance cruciale pour moi, puisque cela concerne la biodiversité, la production alimentaire et l'environnement", a réagi le commissaire européen à la Santé et la Sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis.

Un recours en justice. En 2013, l'UE avait déjà imposé des restrictions d'usage pour ces trois substances, contestées en justice par deux géants des pesticides dont les produits sont directement concernés, le suisse Syngenta et l'allemand Bayer. Le moratoire partiel concernait les cultures qui attirent les abeilles (comme le maïs, le colza oléagineux ou le tournesol) sauf quelques exceptions. L'UE n'a donc pas attendue l'issue de cette procédure devant le Tribunal de l'UE, toujours en cours.