Obama appelle les Américains à ne pas succomber à la peur

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Ce discours sur l'état de l'Union mardi soir était le dernier grand discours d'Obama avant l'élection présidentielle de novembre. © Evan Vucci / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans son discours de l'Union mardi, Obama a réaffirmé sa volonté de fermer Guantanamo et a annoncé son nouveau combat : la lutte contre le cancer.

Dans son discours sur l'état de l'Union mardi soir, Barack Obama a exhorté l'Amérique à ne pas céder à la peur, face aux turbulences économiques comme à la menace du groupe Etat islamique qu'il a appelé à ne pas surestimer. Ce rendez-vous traditionnel était pour le 44e président des Etats-Unis la dernière occasion de s'adresser aux Américains en prime time. Le pays va en effet basculer complètement dans une véritable frénésie électorale, en vue de l'élection présidentielle prévue en novembre.

#DAECH

Pas de "troisième guerre mondiale". Soucieux de marquer le contraste avec les républicains qui espèrent lui succéder à la Maison Blanche en 2017, le président démocrate, très à l'aise lors de ce discours de l'Union, a invité les Américains à accompagner les "extraordinaires changements" en cours. A l'attention de ses adversaires qui dénoncent l'absence de véritable stratégie face à l'organisation Etat Islamique, Obama a mis en garde, à la tribune du Congrès, contre les "déclarations excessives" selon lesquelles il s'agirait de "la Troisième guerre mondiale". "Elles font le jeu" des djihadistes, a-t-il averti.

Daech, "pas une menace existentielle". "Des masses de combattants à l'arrière de pick-ups et des esprits torturés complotant dans des appartements ou des garages posent un énorme danger pour les civils et doivent être arrêtés. Mais ils ne représentent pas une menace existentielle pour notre Nation", a-t-il martelé lors de son ultime discours sur l'état de l'Union.

#CUBA

Fermer Guantanamo. Le président a replacé au premier plan une ancienne promesse de campagne sur laquelle il a jusqu'ici échoué : fermer la prison de Guantanamo située à Cuba, ouverte après les attentats du 11 septembre 2001. "Elle coûte cher, elle est inutile, et elle n'est qu'un tract de recrutement pour nos ennemis", a-t-il lancé, sous des applaudissements nourris.

"La guerre froide est finie". Mettant en avant le chemin parcouru depuis l'annonce il y a un an du rapprochement avec Cuba, le président américain a une nouvelle fois appelé le Congrès à lever l'embargo économique qui pèse sur Cuba. "Cinquante ans passés à isoler Cuba n'ont pas réussi à promouvoir la démocratie et nous ont fait reculer en Amérique latine. Vous voulez renforcer notre leadership et notre crédibilité sur le continent ? Admettez que la Guerre froide est finie. Levez l'embargo !", a-t-il lancé.

En août dernier, les Etats-Unis ont rouvert leur ambassade à La Havane à Cuba.

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© PABLO MARTINEZ MONSIVAIS / POOL / AFP

#CLIMAT

Le changement climatique existe. Un mois après l'accord sur le climat obtenu lors de la COP21 à Paris, Barack Obama ne pouvait pas ignorer la question environnementale dans son discours. Il a lancé un avertissement aux sceptiques du réchauffement, il a réaffirmé sa croyance au réchauffement lié aux activités humaines : "si quelqu'un veut encore nier la science autour du changement climatique, allez-y. Mais vous allez vous sentir assez seuls, parce que vous allez devoir débattre avec nos militaires, avec la plupart des patrons américains, avec la majorité des Américains, avec presque toute la communauté scientifique et avec 200 pays à travers le monde qui sont d'accord pour dire que c'est un problème et qui entendent le régler". 

Transition énergétique. Le président en a aussi appelé à la transition énergétique qu'il voit comme une opportunité économique pour les Etats-Unis : "une chance pour les entreprises américaines de produire et de vendre l'énergie du futur".

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#ECONOMIE

Pas de déclin, selon Obama. Concernant l'économie, parler du déclin des Etats-Unis est "une fiction politique", a encore lancé Obama, soulignant le chemin parcouru depuis son arrivée au pouvoir en 2009 et depuis la crise des subprimes. "Les Etats-Unis d'Amérique sont la nation la plus puissante du monde", a-t-il martelé dans une référence à peine voilée aux déclarations alarmistes du milliardaire Donald Trump. 

"L'économie la plus forte du monde". L'exécutif met en avant depuis quelques jours la vigueur du marché automobile américain, illustrée par l'euphorie qui règne au salon de Detroit. Près de 17,5 millions de voitures ont été vendues aux Etats-Unis l'année dernière, un record absolu.

"Laissez-moi commencer avec l'économie et un fait basique : les Etats-Unis d'Amérique, à l'heure actuelle, ont l'économie la plus forte, la plus durable du monde", a affirmé le président démocrate. "Mais ce qui est vrai, et c'est la raison pour laquelle beaucoup d'Américains sont inquiets, c'est que l'économie change profondément, des changements qui ont démarré longtemps avant la grande récession qui nous a frappés", a-t-il cependant concédé.

#CANCER

"Une nouvelle conquête de la Lune". Ce sera sans doute la dernière grande initiative d'Obama avant de laisser la Maison-Blanche aux mains de son successeur. Il a lancé dans sons discours l'offensive pour "éradiquer" le cancer aux Etats-Unis, comparant ce combat à une "nouvelle conquête de la Lune".

Joe Biden missionné. "Ce soir, j'annonce un nouvel effort national pour faire ce qu'il faut (contre le cancer) (...) Pour ceux qui nous sont chers et que nous avons perdus, pour les familles que nous pouvons encore sauver, faisons de l'Amérique le pays qui éradique le cancer une fois pour toutes", a déclaré Barack Obama. Pour cela, il a missionné son vice-président Joe Biden, dont le fils est mort d'un cancer au cerveau.