Discours sur l'état de l'Union : qu'attendre du discours d'Obama ?

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AU REVOIR - Le président américain prononcera, mardi, son ultime discours sur l'état de l'Union face au Congrès, déterminé à mettre en valeur son bilan.

Ce sera son dernier grand discours avant que l’Amérique n’entre en campagne. Barack Obama prononce, dans la nuit de mardi à mercredi, son ultime discours sur l'état de l'Union. Comme le veut la tradition, il sera face au Congrès réuni au grand complet. Cette intervention sera l’occasion pour lui de présenter son bilan, mais aussi de montrer qu’il veut continuer à exister dans les douze prochains mois.

Préparer le terrain pour Hillary Clinton. Le 44e président des Etats-Unis prendra la parole devant le Sénat et la Chambre des représentants réuni en Congrès à Washington. L’occasion pour lui de louer la politique du camp démocrate avant le début des primaires le 1er février. Dans l'hémicycle, d’ailleurs, trois candidats républicains à sa succession devraient être présents : Marco Rubio (Floride), Ted Cruz (Texas) et Rand Paul (Kentucky).

"Cette intervention va être l’occasion, pour lui, de préparer l’arrivée d’Hillary Clinton à la Maison-Blanche, car le bilan d’Obama dépend de la victoire de la candidate démocrate", estime l’historien spécialiste des Etats-Unis, François Durpaire. "En ayant un candidat de son camp qui lui succède, Obama s’assure de la continuité de son action", ajoute-t-il, citant pour exemple l’Obamacare ou encore le décret sur le port d’armes.

Dresser un bilan positif. L’intervention de mardi soir sonnera aussi l’heure du bilan. Barack Obama devrait axer son discours sur le rebond de l'économie et le chemin parcouru depuis son arrivée au pouvoir, en janvier 2009. Les chiffres de créations d'emplois en décembre, qui ont largement dépassé les attentes des analystes, tombent à point (chômage à 5%, au plus bas depuis sept ans). La vigueur du marché automobile américain, illustrée par l'euphorie qui règne au salon de Detroit, est aussi un indicateur fort.

Ne pas "perdre" sa dernière année. A 12 mois de son départ, le président américain a toujours "le pied au plancher", selon ses propres termes. Jusqu’à l’élection de novembre 2016, Barack Obama va devoir continuer à exister. "Pour cela, il va sûrement annoncer un certain nombre de choses aux "Congressmen", comme la signature de l’accord trans-Pacifique, la simplification fiscale ou encore la réforme pénale", détaille François Durpaire.

L’épineux "dossier Guantanamo". Mais la partie s'annonce plus difficile sur le front de la lutte contre le groupe Etat islamique. Sur le sujet, les Américains jugent, dans leur grande majorité, qu’il n'est pas convaincant. Le président américain devrait aussi replacer au premier plan une ancienne promesse de campagne sur laquelle il a jusqu'ici échoué : fermer la prison de Guantanamo. Le maintien de cette dernière, estime-t-il, "affaiblit la sécurité nationale" des Etats-Unis en pompant d'énormes ressources financières et en offrant un outil de propagande aux djihadistes.

Un discours empreint de symboles. Le discours sur l'état de l'Union est aussi affaire de symboles. Un réfugié syrien ayant fui les bombardements du régime de Bachar al-Assad fera partie des invités d'honneur dans la loge de la Première dame, Michelle Obama. Un siège y sera aussi laissé vacant pour rendre hommage à tous les Américains morts par armes à feu (plus de 30.000 par an).

Le discours sur l’état de l’Union, une vieille tradition

S’il n’est pas inscrit dans la Constitution, le discours sur l’état de l’Union est aussi vieux que les Etats-Unis.

Le président se rend devant le Congrès une fois par an pour le tenir informé de sa feuille de route. Mais au-delà du Congrès, c’est à l’ensemble du pays qu’il s’adresse.

Cette allocution est l’occasion pour le président de rappeler ce qui unit le peuple américain.