Cuba : la bannière étoilée flotte de nouveau à l'ambassade américaine

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© PABLO MARTINEZ MONSIVAIS / POOL / AFP
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avec agences , modifié à
Le secrétaire d'État américain, John Kerry, en visite à Cuba à l'occasion d'une réconciliation historique, a plaidé pour la démocratie et pour la fin de l'embargo.

Façades repeintes, rues asphaltées dans l'urgence… La Havane s'est mise sur son 31. Cuba a en effet reçu vendredi pour quelques heures la visite historique de John Kerry, secrétaire d'Etat américain. À cette occasion, la bannière étoilée a été hissé devant l'ambassade états-unienne. Les deux pays avaient rompu les liens depuis 1961 après la révolution castriste. En décembre dernier, le président américain, Barack Obama, et le chef d'Etat cubain, Raul Castro, avaient annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques.

Les mêmes protagonistes. Point fort de la visite qui est une première depuis 54 ans, le drapeau américain a été hissé dans la capitale cubaine, devant l'ambassade américaine. Et pour marquer un peu plus l'Histoire, ce sont les trois Marines, Jim Tracy, F.W. Mike East et Larry C. Morris qui avaient abaissé en 1961 le drapeau flottant au fronton de la représentation diplomatique qui l'ont hissé à nouveau, scellant ainsi la nouvelle entente des ex-ennemis de la Guerre froide.

Dans le fond, les relations diplomatiques sont déjà rétablies et les ambassades des deux côtés rouvertes depuis le 20 juillet, mais cette journée exceptionnelle "marque évidemment une nouvelle étape de ce processus, après 54 ans" de brouille, a expliqué Mark Toner, porte-parole du département d'Etat.

L'embargo ? Aller au-delà d'un simple assouplissement. Dans son discours prononcé en partie en espagnol, John Kerry a estimé que "le peuple de Cuba serait mieux servi par une véritable démocratie". Il s'est aussi dit "fermement favorable" à une levée de l'embargo américain imposé à Cuba. Ce dernier qui a échoué depuis son instauration à faire chuter le pouvoir communiste, a cependant déjà été très assoupli. Depuis 20 ans, les États-Unis peuvent y exporter des produits agricoles et des médicaments. Avec l'arrivée de Barack Obama au pouvoir, ces échanges se sont élargis aux produits de télécoms. Les Cubains résidant aux États-Unis transmettent également chaque année deux milliards de dollars à leurs proches restés dans l'île.

ADALBERTO ROQUE / AFP

 

Le texte législatif américain instaurant l'embargo est cependant encore d'actualité et l'abroger ne sera pas facile. Les Républicains sont en effet opposés à une levée de l'embargo et deux candidats à la course à la primaire, Jeb Bush et Marco Rubio, ont même rappelé à de nombreuses reprises leur hostilité à une normalisation des relations avec Cuba.

Quid des droits de l'homme ? Alors que de nombreux dissidents cubains craignent de perdre le soutien des États-Unis une fois les deux pays complètement réconciliés, John Kerry est très attendu sur la question des droits de l'homme. Des opposants à la détente entre les deux pays accusent aussi l'administration de Barack Obama d'avoir mis sous l'éteignoir ses exigences en matière dans ce domaine.

"Je vais rencontrer des dissidents et j'aurai la chance de m'asseoir avec eux" au cours d'une réception privée, à la résidence de l'ambassadeur américain à La Havane, a assuré John Kerry sur la télévision américaine en espagnol Telemundo News. Le secrétaire d'Etat américain a cependant reconnu que les dissidents n'étaient "pas invités à l'ambassade parce que c'est un événement entre gouvernements, où, par ailleurs, l'espace est très limité".