En France et ailleurs dans le monde, le mouvement de protestation se poursuit. 1:32
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Wilfried Devillers avec Mélanie Faure , modifié à
La mort de Mahsa Amini en Iran a provoqué une vague de contestation à travers le pays. Plus de 40 jours après le drame, le peuple poursuit un mouvement féministe. Une mobilisation qui fait également grand bruit en France. Europe 1 a rencontré Leïli, Iranienne installée dans l'Hexagone qui voit le spectre des vieilles années resurgir.

Leïla a connu l'Iran de l'ayatollah Khomeini. Il y a 30 ans, elle a quitté l'Iran, sa terre natale, pour venir en France. Avant de goûter à la liberté tricolore, elle a connu l'ère qui a suivi la révolution de 1979. Le 11 février 1979, la République islamique est proclamée à Téhéran. Une nouvelle page de l'histoire de l'Iran dans laquelle les femmes font face à de nouvelles restrictions, notamment celle de revêtir le tchador, ce grand voile qui couvre la tête et le corps. Les libertés réduisent avec la montée de la domination religieuse - le Guide de la révolution est chiite. Aujourd'hui, l'Iran connaît un mouvement féministe. Le 16 septembre, Mahsa Amini est arrêtée par la police des mœurs pour ne supposément pas avoir respecté les règles vestimentaires - elle décèdera plus tard à l'hôpital, d'une crise cardiaque. L'étudiante avait 22 ans. 

Une "ambiance de répression"

En Iran, en France et partout dans le monde, la contestation fait rage. Leïli est chamboulée. Cette Iranienne vit depuis 30 ans en France et se remémore au micro d'Europe 1 l'année 1979 en Iran. "Au début du mouvement féminise, j'ai pleuré parce que ça m'a rappelé ce qu'il s'est passé. Ce que j'ai vécu au moment de la révolution des filles, c'est qu'on n'avait même pas le droit de demander l'heure à un garçon ou on se faisait arrêter, le fouet. J'ai vraiment connu toute cette période où on a commencé à porter le voile à l'école, à l'extérieur..."

Leïli se réjouit de ne pas avoir subi ce nouvel épisode contestataire depuis l'Iran. Mais pourtant, à des milliers de kilomètres, ce combat repose sur ses épaules. "J'ai eu la chance de ne pas avoir vécu quelque chose d'aussi traumatisant", relativise-t-elle. "Mais malgré tout, cette ambiance de répression, de peur de sortir dans la rue et que le foulard tombe, je l'ai vraiment ressentie comme si j'y étais."