Migrants en Grèce : "Nous sommes totalement dépassés par la situation"

Migrants à la frontière gréco-macédonienne (1280x640) AFP
Les migrants arrivé en Grèce affluent toujours à la frontière macédonienne. © AFP
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A.D. , modifié à
Chef de mission pour Médecins sans frontières, Marie-Elisabeth Ingres raconte l'afflux de migrants dans le camp d'Idomeni, en Grèce, à la frontière macédonienne.

Après les affrontements violents entre les forces de sécurité macédoniennes et les migrants qui voulaient entrer massivement dans le pays, la situation est "redevenue calme" à la frontière avec la Grèce, indique Marie-Elisabeth Ingres, chef de mission pour Médecins sans frontières. Si certains migrants ont quand même réussi à passer en Macédoine, l'affluence est toujours plus importante du côté grec.

"Crise humanitaire". "On compte 10.000 personnes" dans le camp d'Idomeni, précise Marie-Elisabeth Ingres, et 1.000 migrants de plus sont attendus dès mercredi soir. Pour elle, la fermeture des frontières est bien "en train de créer une crise humanitaire". "Nous sommes totalement dépassés par la situation", insiste-t-elle. Alors que le camp du Domeni est normalement un camp de transit, les bénévoles essayent "de monter des tentes en urgence, de distribuer de la nourriture, des vêtements, de donner des soins médicaux, mais c'est totalement insuffisant", selon elle. Depuis le début de l'année, ce sont 100.000 migrants qui seraient arrivés sur le sol grec et l'afflux continue. La Grèce, qui ne peut faire face, vient de lancer un appel au secours à l'Union européenne.

"Désengorger". La jeune femme attend de la commission européenne, qui s'est réunie mercredi en urgence, une "solution autre que celle de fermer les frontières les unes avec les autres (Les frontières autrichiennes, serbes et hongroises sont également fermées, ndlr). "Ce qu'il faut, c'est donner au minimum une assistance humanitaire à ses populations. Ensuite, faire en sorte que le système de relocalisation qui avait été mis en place et accepté par les pays européens soit effectivement mis en oeuvre pour essayer de désengorger le nombre de personnes bloquées en Grèce. Ils pourraient avoir le statut de réfugiés puisqu'ils fuient la guerre et la persécution", tient-elle à rappeler.