Mexique : indignation après l'assassinat d'une femme par un VTC

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(Photo d'illustration.) © STR / AFP
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avec AFP
La jeune femme a été séquestrée par le chauffeur et emmenée dans un hôtel de passe où elle aurait été agressée sexuellement puis étranglée.

L'indignation ne retombait pas lundi au Mexique. Un nouveau cas de meurtre de femme a entraîné la veille plusieurs manifestations dans le pays, et soulevé des interrogations sur la sécurité des véhicules VTC. Le corps de Mara Castilla, une étudiante de 19 ans, a été retrouvé vendredi dans l'Etat de Puebla (centre), une semaine après sa disparition.

La jeune femme était montée à bord d'un véhicule VTC de la société espagnole Cabify pour rentrer à son domicile, à l'issue d'une soirée avec des amis. Selon l'enquête, la jeune femme a été séquestrée par le chauffeur et emmenée dans un hôtel de passe où elle aurait été agressée sexuellement puis étranglée.

Des milliers de femmes ont défilé. Des milliers de femmes ont défilé dimanche dans la capitale mexicaine et dans une dizaine d'Etats du pays pour demander justice. "Arrêtez de nous tuer", "Pas une de plus" pouvait-on lire sur les pancartes des manifestantes.  "Nous vivons avec la peur et c'est une réalité", commentait Pixie, une professeure de 27 ans, qui manifestait le visage dissimulé par crainte de représailles.

Selon le quotidien national La Razon, le meurtrier présumé avait été incarcéré dans le passé pour vol de combustible appartenant à la société Pemex.  Interrogé lundi sur radio Formula, le directeur de Cabify au Mexique, Alejandro Sisniega, a assuré que sa société exigeait des postulants la copie de leur casier judiciaire.

Plus de 80 femmes assassinées dans cet État. Le meurtrier présumé de Mara, recruté il y a environ un mois, "n'avait pas d'antécédents pénaux", a-t-il affirmé. Selon lui, ce meurtre "est le premier cas de ce type recensé au niveau mondial" pour cette société espagnole de véhicules de transport avec chauffeur. Il a également indiqué que sa société étudiait la possibilité de mettre en place un "bouton de panique" sur son application permettant aux usagers de prévenir les autorités d'un danger imminent.

Sur les réseaux sociaux, à travers le hastag #Micasaestucasa (Ma maison est la tienne) de nombreuses jeunes Mexicaines mettaient lundi leur domicile à disposition de celles qui n'oseraient pas rentrer tard chez elles. Selon l'Observatoire citoyen national sur le féminicide, la mort de Mara porte à 82 assassinats le nombre de meurtres de femmes dans le seul État de Puebla.