Liban : la Croix-Rouge "s'inscrit dans une action qui va demander beaucoup de temps et de moyens"

La ville de Beyrouth a été à moitié détruite le 4 août après une double-explosion dans le port
La ville de Beyrouth a été à moitié détruite le 4 août après une double-explosion dans le port © AFP
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Ariel Guez , modifié à
Invitée mardi d'Europe Matin un mois après la double-explosion qui a ravagé Beyrouth, Hélène Avancini​, cheffe de la délégation de la Croix-Rouge française au Liban, a expliqué que la ligne de conduite de l'ONG était de "soutenir la Croix-Rouge libanaise." Elle estime que cette dernière "a la confiance du peuple libanais".  
INTERVIEW

Plus de 6.500 blessés, c’est le constat effrayant de l’explosion dans le port de Beyrouth le 4 août dernier. Des quartiers entiers de la capitale ont été dévastés et la colère du peuple a eu raison de la classe dirigeante, qui a choisi comme nouveau Premier ministre lundi le diplomate Moustapaha Adib. Invitée d'Europe Matin, Hélène Avancini​, cheffe de la délégation de la Croix-Rouge française au Liban, est revenue sur l'organisation de l'aide internationale. Désormais, la Croix-Rouge "s'inscrit dans une action plus pérenne, qui va demander beaucoup de temps et beaucoup de moyens."

Prendre en compte la reconstruction "des bâtiments et du tissu économique"

"Il faut prendre en considération des besoins qui sont plus des besoins de moyens termes", explique Hélène Avancini, citant ceux dans la reconstruction "des bâtiments individuels ou les infrastructures collectives, comme les hôpitaux, les écoles, le réseau hydraulique" mais aussi celle du "tissu économique". Car la destruction du port a plongé le Liban dans une crise économique sans précédent. "Ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui ont disparu", rappelle Hélène Avancini.

"La Croix-Rouge libanaise a la confiance du peuple libanais"

Mais quelles actions concrètes pour la Croix-Rouge française ? "Notre ligne de conduite, c’est de soutenir la Croix-Rouge libanaise", répond Hélène Avancini. L'ONG libanaise a été présente "dès les premières heures après les explosions", rappelle la cheffe de la délégation de la Croix-Rouge française au Liban. Que ce soit pour le transport des blessés, pour la collecte de sang, l’évacuation des hôpitaux touchés ou encore la distribution de repas, c'est la Croix-Rouge qui a pallié aux manques de l'État libanais, explique Hélène Avancini. "Elle a la confiance du peuple libanais. La Croix-Rouge française est là pour soutenir la Croix-Rouge libanaise."

Avec le coronavirus, il faut "s'adapter à une nouvelle réalité"

"La Croix-Rouge française s’est aussi mobilisée très rapidement en montant une cellule de crise à Paris ce qui a permis l’envoi d’une équipe-relai et l’envoi de matériel médical", poursuit-elle. "Notamment d’équipements de protection, parce que tout cela s’inscrit dans le cadre de la pandémie de coronavirus." Une crise sanitaire qui "impacte bien évidemment" toutes les équipes qui interviennent sur le terrain, explique Hélène Avancini. "Il faut assurer la protection des équipes de santé, mais aussi la protection des personnes qui sont assistées. C’est des choses qui demandent de s’adapter à une nouvelle réalité", conclut-elle.