Les Suisses rejettent le revenu de base pour tous

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Image d'illustration © DAVID BOILY / AFP
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avec AFP
Même si ce ne sont, pour l'heure, que des projections, les Suisses rejetteraient à hauteur de 78% le revenu de base pour tous, fixé à 2.260 euros. 

Les Suisses ont rejeté massivement dimanche, sans surprise, la création d'un revenu de base pour tous, un projet révolutionnaire qui a suscité de vifs débats, selon les premières tendances données par l'institut de sondage gfs.bern pour la télévision publique. Les bureaux de vote ont fermé leurs portes à midi et les résultats définitifs ne seront connus que dans la soirée.

78% contre. Toutefois, selon une projection nationale diffusée par la télévision, 78% des Suisses auraient rejeté le projet de revenu de base, alors qu'ils approuveraient à 66% une réforme du droit d'asile et à 61% une loi sur l'autorisation du diagnostic préimplantatoire.

2.260 euros par mois. L'initiative populaire "pour un revenu de base inconditionnel" (RBI) proposait de verser une allocation universelle chaque mois à tous les Suisses et aux étrangers vivant dans le pays depuis au moins 5 ans, qu'ils aient ou non déjà un emploi. Le montant envisagé par le groupe non politique à l'origine de l'initiative était de 2.500 francs suisses (2.260 euros) par adulte - un montant très faible pour vivre en Suisse - et 650 francs suisses pour chaque mineur. Mais pour la majorité des Suisses qui vénèrent la valeur travail, recevoir de l'argent sans contrepartie est inconcevable. 

Une baisse de compétitivité. Il faut se souvenir qu'en 2012 déjà, ils avaient refusé de porter leurs congés payés de 4 à 6 semaines, craignant une baisse de leur compétitivité. "Les Suisses ont jugé dimanche de façon réaliste", a commenté sur la chaîne RTS le politologue Andreas Ladner, de l'université de Lausanne. "Etre payé sans travailler, ça aurait été un grand pas. L'initiative n'était pas très claire, elle était surtout destinée à alimenter une discussion", a-t-il ajouté.

Une accélération des demandes d'asile. Les électeurs suisses ont en revanche soutenu le projet de loi proposant d'accélérer les procédures de demande d'asile, dont une grande partie devront être achevées en 140 jours maximum. Ils ont également dit oui au diagnostic préimplantatoire (DPI), une technique qui permettra de sélectionner et de congeler des embryons, mais uniquement ceux des couples porteurs d'une maladie héréditaire grave ou qui ne peuvent pas avoir d'enfant par voie naturelle.