Quels sont les enjeux du revenu universel en Suisse ?

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Anne-Laure Jumet et B.B , modifié à
Le gouvernement et la plupart des partis politiques suisses dénoncent un projet utopique et trop coûteux.

Les Suisses votent dimanche pour ou contre l'instauration d'un revenu universel. De quoi s'agit-il ? L’Etat offre à chaque adulte un revenu de 2.500 francs suisses par mois, un revenu non imposable. Une idée d'un collectif de citoyens. Le référendum a été lancé car plus de 100.000 signatures ont été collectées, ce qui suffit pour déclencher une "votation" comme on dit en Suisse. Quels en sont les enjeux de ce revenu universel ?

Le seuil de pauvreté est estimé à près de 2.000 euros. Etre libre de ses choix, c'est l'argument utilisé par les promoteurs de la mesure. Plus de stress quand on perd ses droits au chômage, pas de paperasse à faire pour obtenir des aides... Chaque adulte aura donc automatiquement 2.500 francs suisse par mois, soit 2.260 euros. Voilà la proposition soumise au vote  dimanche.  

Pour ceux qui travaillent et qui gagnent plus que cette somme, il n'y aura pas de complément. Pour ceux qui ont un emploi mais qui gagnent moins, l'Etat comblera la différence. Cette somme peut paraitre très élevée, mais il faut savoir qu'en Suisse, le seuil de pauvreté est estimé à 2.200 francs suisses, près de 2.000 euros.

23 milliards d'euros par an. Il n'empêche : le gouvernement a fait campagne contre cette proposition, avec deux arguments principaux. D'abord, ça coûte très cher : 23 milliards d'euros par an. Ensuite, ça risque de décourager les Suisses de travailler. D'ailleurs, aucun grand parti, à l'exception des Verts, ne soutient l’initiative.

Pour que cette réforme soit adoptée, il faut une majorité de voix pour dans chacun des 26 cantons. Or, si l'on en croit les sondages, cette idée n'est approuvée que par 40 % des électeurs. Même si le non l'emporte, les pros-revenu universel disent avoir déjà remporté une bataille car le débat a été lancé. Et ils espèrent bien, si ce n'est pas validé cette fois-ci, faire passer cette réforme dans les 5-10 ans qui viennent