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Ugo Pascolo , modifié à
Invité d'Europe 1 lundi, Artem Studennikov, ministre conseiller de l’Ambassade de Russie en France, revient sur la réélection de Vladimir Poutine ainsi que les tensions avec la France et l'Europe dans le cadre de l'affaire Skripal.
INTERVIEW

"La victoire était plus ou moins évidente, même si on attendait le bilan", lance d'emblée Artem Studennikov, ministre conseiller de l’Ambassade de Russie en France dans Europe 1 Matin, au lendemain de la réélection de Vladimir Poutine avec 76,67% des voix. "La popularité du président est réelle et se base sur des succès dans plusieurs domaines comme l'économie ou la politique internationale", détaille-t-il.

"La France est toujours un partenaire clé pour la Russie". Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, qui se sont rencontrés à Versailles peu de temps après l'élection du président français, ont tous deux insisté sur la nécessité de coopérer plus étroitement. Une idée qui est toujours à l’ordre du jour : "les relations entre la Russie et la France sont toujours constructives et pragmatiques", analyse Artem Studennikov. Même si depuis le mois de mai dernier, la France a pris des positions allant contre la Russie sur plusieurs dossiers, le ministre l'assure, "le dialogue est maintenu à tous les niveaux". "Jean-Yves le Drian est venu à Moscou il y a quelques jours, nous préparons également la visite d'Emmanuel Macron en Russie au mois de mai. La France est toujours un partenaire clé pour la Russie en Europe et sur la scène internationale en général", explique-t-il.

"La culture nous réunit". Alors qu'Emmanuel Macron a pris la décision de boycotter le pavillon russe du Salon du livre "par solidarité" avec la Grande-Bretagne, dans le cadre de l'empoisonnement de son ancien espion, Sergueï Skripal, le 4 mars dernier, le membre de l'Ambassade assure que cela n’entache en rien les relations entre la France et la Russie. "Les liens culturels avec la France ont une importance majeure, dans la hiérarchie de nos relations bilatérales vieilles de 300 ans". "Nous sommes toujours persuadés que la culture nous réunit", martèle-t-il.

La Russie "nie en bloc". Quant au déroulé "diplomatique" de l'affaire, la position russe n'a pas changé : "nous nions en bloc les accusations à l'égard de la Russie", explique Artem Studennikov. "On nous a accusé sans nous montrer les preuves plus ou moins crédibles. Nous sommes ouvert à la coopération, mais on ne voit pas pour l'instant cette volonté du côté britannique", analyse le ministre. Avant de conclure : "La Russie a demandé a examiné un échantillon du poison. Nous avons envoyé des notes à notre ambassade de Londres, pour l'instant nous n'avons pas reçu de réponse positive".