Versailles : Ukraine, Syrie, Tchétchénie... Ce qu'il faut retenir de la rencontre entre Macron et Poutine

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine en conférence de presse au Grand Trianon, à Versailles, lundi. AFP
Emmanuel Macron et Vladimir Poutine en conférence de presse au Grand Trianon, à Versailles, lundi.
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Emmanuel Macron a reçu lundi au Grand Trianon de Versailles le chef d'État russe, Vladimir Poutine, pour évoquer plusieurs sujets sensibles entre les deux pays.

Vladimir Poutine a rencontré pour la première fois son homologue français Emmanuel Macron, lundi, depuis l'élection de ce dernier, le 7 mai, au château de Versailles, après plusieurs années de refroidissement des relations entre les deux pays.

  • En conférence de presse, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont insisté sur la nécessité de coopérer plus étroitement à l'avenir.
  • A propos de l'Ukraine, un nouveau "format Normandie" va avoir lieu pour régler le conflit.
  • Les deux présidents ont défini une ligne rouge sur la Syrie : celle de l'utilisation d'armes chimiques, qui appellerait des représailles.

A l'issue d'un long entretien en tête-à-tête et avant la visite d'une exposition sur le tsar Pierre le Grand, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont tenu une conférence de presse commune dans la galerie des Batailles du château de Versailles. L'occasion d'afficher leur bonne entente et leurs échanges "francs et directs" dixit Emmanuel Macron, tout en précisant leurs positions sur quelques sujets sensibles et clivants.

  • Sur la Syrie : sans surprise, les deux dirigeants ont réaffirmé leur volonté de vaincre le terrorisme au Moyen-Orient. Emmanuel Macron a parlé au nom des deux présidents d'une "ligne rouge" à propos de Bachar al-Assad : "Toute utilisation d'armes chimiques fera l'objet de représailles et de sanctions", a-t-il indiqué, avant de souhaiter le "renforcement du partenariat" entre les deux pays sur ce sujet. Comme lui, Vladimir Poutine a assuré que sa priorité était de battre Daech.
  • Sur l'Ukraine : cas épineux des relations entre la Russie et l'Union européenne, l'Ukraine pourrait trouver une sortie de crise avec la tenue d'une réunion au "format Normandie (...) dans les prochaines semaines" selon Emmanuel Macron. Il s'agirait d'un sommet entre la Russie, l'Ukraine, l'Allemagne et la France, qui avait déjà eu lieu en 2014. Vladimir Poutine, lui, a surtout insisté sur le fait que les sanctions européennes envers la Russie "ne contribuaient aucunement à régler la crise".
  • Sur les homosexuels en Tchétchénie : y a-t-il des camps d'homosexuels enfermés par les dirigeants de cette région, comme l'affirment plusieurs ONG ? Vladimir Poutine "promet la vérité complète sur les activités des autorités locales", a en tout cas précisé Emmanuel Macron, qui a assuré vouloir "rester constamment vigilant" sur le sort des personnes LGBT dans cette région.
  • Sur l'influence russe pendant la campagne française : cette question, qui est devenue l'un des points de friction les plus sensibles entre les deux pays, Emmanuel Macron veut l'enterrer. Interrogé sur l'influence supposée de hackers russes en faveur de Marine Le Pen, le chef de l'Etat a précisé qu'il avait parlé de ces rumeurs à Vladimir Poutine lors de leur entretien téléphonique au début du mois. ""Pour ma part, je ne crois pas qu'elles soient fondées. (...) J'ai dit ce que j'avais à dire", s'est-il contenté de rajouter. Par ailleurs, il a accusé Sputnik et Russia Today, deux médias russes en lien direct avec le Kremlin, de s'être comportés "comme des organes d'influence et de propagande" lors de la campagne présidentielle française. Pour sa part, Vladimir Poutine a justifié la réception de la candidate du FN à Moscou, fin mars : "Si Marine Le Pen a demandé à être accueillie, je ne vois pas pourquoi nous aurions dû lui refuser ce droit. Elle a toujours œuvré au développement de nos relations. (…) Cela ne veut pas dire que nous avons essayé d’influencer le résultat des élections françaises."