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Alexis Guilleux, édité par Laetitia Drevet avec AFP
Le président américain Joe Biden a dressé mercredi face au Congrès le tableau d'une Amérique de nouveau debout après une série de redoutables crises, et affiché sa volonté réformatrice. Il a décliné son vaste plan de relance d'un montant total de près de 2.000 milliards de dollars, qu'il entend financer par des hausses d'impôts.

"Après cent jours, je peux le dire : l'Amérique va de nouveau de l'avant." C'est un discours de politique générale résolument optimiste qu'a prononcé Joe Biden mercredi devant le Congrès. "Il y a cent jours, la maison Amérique était en feu", mais elle "est prête à redécoller", a-t-il assuré. Le locataire de la Maison blanche a longuement affiché sa volonté réformatrice, détaillant son vaste plan de sauvetage à plus de 1.900 milliards de dollars et appelant les plus riches à "payer leur juste part". 

Pour la première fois aux Etats-Unis, deux femmes étaient assises derrière Joe Biden lors de son grand discours : sa vice-présidente Kamala Harris et la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. "Madame Speaker, Madame la vice-présidente", a-t-il commencé, sous les applaudissements de la salle. "Aucun président n'a jamais dit ces mots. Il était temps."

Un gigantesque plan d'investissement

Se posant en défenseur de la classe moyenne, Joe Biden a vanté un gigantesque plan d'investissement visant à créer "des millions d'emplois" pour les Américains qui se sentent tenus à l'écart. Le plan, qui suscite déjà la colère des républicains, est ambitieux : 1.000 milliards d'investissements, en particulier dans l'éducation, et 800 milliards de réductions d'impôts pour la classe moyenne. Pour le financer, le démocrate propose d'annuler les baisses d'impôts pour les plus riches votées sous Donald Trump et d'augmenter les impôts sur les revenus du capital pour les 0,3% d'Américains les plus fortunés. Le président s'est par ailleurs engagé à ce qu'aucun Américain gagnant moins de 400.000 dollars par an ne voit ses impôts augmenter.

Joe Biden est aussi longuement revenu sur la gestion de la crise sanitaire et en particulier sur le plan de vaccination américain, selon lui "l'un des plus grands succès logistiques" de l'histoire du pays. "Plus de la moitié des adultes ont reçu au moins une injection" et "les décès de personnes âgées ont baissé de 80% depuis janvier", a-t-il souligné, tout en ajoutant, avec prudence : "il reste du travail à faire pour battre le virus, nous ne pouvons pas baisser la garde." Plus de 96 millions de personnes, soit près de 30% de la population, sont considérées comme totalement vaccinées aux Etats-Unis. 

Un projet de réforme de la police 

Revenant sur un autre sujet de société brûlant, Joe Biden a appelé mercredi le Sénat à adopter dès mai un vaste projet de réforme de la police qui porte le nom de l'Afro-Américain George Floyd. Le président démocrate a fait appel au "courage du Congrès" pour voter définitivement ce texte, qui a déjà été adopté à la Chambre des représentants et prévoit notamment de lutter contre la large immunité judiciaire dont jouissent les agents.

"Je sais que les républicains ont leurs propres idées", a-t-il ajouté, "nous devons travailler ensemble pour trouver un consensus, finissons-en le mois prochain, pour le premier anniversaire de la mort de George Floyd", tué le 25 mai 2020 par un policier blanc de Minneapolis. 

Le ton contenu, posé, de Joe Biden devant quelque 200 parlementaires et rares représentants de l'administration a offert un contraste saisissant avec les discours de son prédécesseur Donald Trump. Revenant enfin sur une année marquée par la pandémie, la fin tumultueuse de la présidence Trump et le traumatisme de l'assaut du Capitole, Joe Biden a voulu, encore une fois, comme au cours de toute sa campagne, se présenter en rassembleur.