La Maison-Blanche examine la probité du nouveau procureur spécial Mueller

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avec Reuters , modifié à
La nomination du procureur spécial Robert Mueller semble effrayer l'administration Trump.

L'administration de Donald Trump examine la possibilité de s'appuyer sur une clause éthique du département de la Justice pour entraver l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur des soupçons de collusion entre l'équipe de campagne du président américain et la Russie, a-t-on appris vendredi de deux sources proches de la présidence. 

Lui mettre des bâtons dans les roues. Donald Trump a critiqué la décision de confier une enquête à Robert Mueller, estimant qu'elle nuisait terriblement au pays en le divisant. Dans les heures ayant suivi la nomination de l'ancien directeur du FBI, la Maison-Blanche a commencé à étudier le Code des réglementations fédérales, qui interdit à un avocat ou procureur recruté par le gouvernement d'enquêter sur tout client représenté par son ancien cabinet, ce dans l'année suivant son recrutement, précisent ces sources. En janvier, Donald Trump a étendu cette période à deux années. 

 

Sa probité mise en cause. Or Robert Mueller a travaillé pour un grand cabinet d'avocats de Washington, WilmerHale, qui représente la fille de Donald Trump, Ivanka, et son gendre Jared Kushner, ainsi que Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Trump qui entretenait des liens avec la Russie et fait l'objet d'une enquête fédérale. Robert Mueller ne représentait pas directement Kushner ou Manafort. Si le département de la Justice ne lève pas cette clause éthique, Robert Mueller aura interdiction d'enquêter sur ces derniers, ce qui pourrait grandement diminuer la portée de ses investigations, estiment les spécialistes. Le département de la Justice examine également les antécédents de Mueller et vérifie l'absence de conflit d'intérêt, a dit la porte-parole du ministère Saraj Isgur Flores. Même si le département de la Justice accordait à Mueller l'autorisation d'enquêter sur des clients de son ancien cabinet, la Maison-Blanche pourrait s'appuyer sur ce point d'éthique pour mettre en doute la validité de son travail, disent encore les sources. Elle pourrait même l'utiliser pour contester les conclusions de Mueller devant les tribunaux, si l'enquête devait mener à des inculpations.