Bande de Gaza explosions 1:26
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Jean-Sébastien Soldaïni, avec AFP, édité par Mathilde Durand , modifié à
Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'armée israélienne dit avoir frappé 150 cibles dans la bande de Gaza, tandis que le Hamas tirait des salves de roquettes. Et parmi ce déluge de feu, des habitants impuissants. "Les chars vont encore entrer avec des gens bien armés", redoute Assya, bloquée dans sa maison à Gaza. 
TÉMOIGNAGE

Une nuit de violences et de confusion au Proche-Orient. Dans un premier temps, l'armée israélienne avait annoncé avoir positionné des soldats dans la bande de Gaza, une première depuis le conflit de 2014. Mais après quelques heures de flottement, le porte-parole de l'armée se corrige. Erreur de communication ou coup de pression sur l'enclave ? La trêve n'est en revanche pas actée. Des tirs de roquettes se sont multipliés toute la nuit : les bombardements de l'armée semblent incessants tandis que le ciel vire à l'orange.

"J'entends des grands bombardements, intenses", confie Assya, une habitante de Gaza, cloitrée dans sa maison. "Les chars vont encore entrer avec des gens bien armés. On ne peut rien faire". 

"Qu'est-ce que je peux faire ? Sortir de ma maison ? C'est risqué. Rester à la maison ? C'est risqué. Je ne peux rien faire", poursuit-elle. Elle garde en tête la dernière incursion de troupes israéliennes dans Gaza, en 2014 : cinquante jours de long combat pour un terrible bilan de plus de 2.000 morts.

Au total, l'armée israélienne dit avoir frappé 150 cibles au cours de ce déluge de feu nocturne, doublé de salves de roquettes de la part du Hamas vers des villes israéliennes du sud comme Sderot, Ashkelon et Beersheva, dans le désert du Néguev.

Réunion de l'ONU dimanche

Face à l'escalade des violences, la communauté internationale semble impuissante. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se bornant à invoquer l'esprit de l'Aïd, la fin du ramadan, pour faire cesser les combats. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira dimanche lors d'une réunion virtuelle et publique, afin d'évoquer la situation. Depuis le début lundi de ce nouveau cycle de violences, 119 Palestiniens, dont 31 enfants, ont été tués dans la bande de Gaza, et 830 personnes ont été blessées, selon un dernier bilan du ministère local de la Santé.

En Israël, où le bouclier antimissile "Dôme de fer" a intercepté environ 90% des quelque 1.800 roquettes tirées cette semaine depuis Gaza, le bilan est passé à huit morts, avec le décès d'une dame âgée ayant succombé à des blessures infligées en tentant de se rendre dans un abri antibombes, et des centaines de blessés.