riziculture japon 2:47
  • Copié
Bernard Delattre (à Tokyo), édité par Gauthier Delomez , modifié à
Huit mois après le début de la guerre en Ukraine, la presse japonaise fait l'état des lieux d'un conflit "qui bouleverse la physionomie des campagnes japonaises". Des milliers d'hectares de rizières ont été reconverties dans l'archipel à la faveur d'un cours mondial des céréales qui s'est envolé ces derniers temps, notamment celui du blé.

Les répercussions de la guerre en Ukraine sont nombreuses partout dans le monde, à commencer par l'alimentation. Avec la destruction des champs de blé, nombreux dans le pays, une crise alimentaire était redoutée par les observateurs avant que de premiers bateaux ne commencent à quitter les ports du pays. Au Japon, ce conflit est en train de changer des habitudes de culture. Le quotidien nationaliste japonais Sankeï se désole d'un conflit "qui bouleverse la physionomie des campagnes japonaises". En effet, selon le compte de l'agence de presse Jiji, "depuis le début des hostilités, plusieurs milliers d'hectares de rizières ont été reconverties" dans l'archipel.

Des subventions pour changer de métier

Le quotidien financier Nikkei avance une explication : "Le cours mondial de ces céréales s'est envolé depuis que l'Ukraine, à cause de la guerre, a cessé d'être 'le grenier à blé de l'Europe'. Une telle reconversion, dès lors, c'est tout bénéfice pour les riziculteurs japonais". Des riziculteurs qui "reçoivent même des subventions pour changer de métier", ajoute le quotidien Asahi.

Les Japonais consomment deux fois moins de riz que dans les années 60, mais le pays en produit toujours autant. C'est pourquoi le cours de cette céréale chute, et les riziculteurs s'appauvrissent. Le gouvernement les incite donc à se tourner vers des cultures plus rentables, à l'image de la culture du blé.