Israël-Iran : que se passerait-il en cas de mort du Guide suprême Ali Khamenei ?
Le Proche-Orient a basculé dans la guerre depuis les frappes israéliennes sur des installations d'enrichissements d'uranium. Chaque nuit, les deux pays s'envoient des missiles balistiques. Plusieurs hauts gradés iraniens sont morts et la vie du Guide suprême semble plus menacée que jamais. Mais qu'a prévu la Constitution iranienne en cas de décès du Guide ?
L'Iran et Israël sont en conflit direct depuis quatre jours maintenant après que des frappes israéliennes ont touché des installations d'enrichissements d'uranium. Depuis le déclenchement de l'opération israélienne Rising Lion, plusieurs hauts gradés iraniens ont été éliminés par Israël et la vie du Guide suprême est menacée. Donald Trump aurait même rejeté un plan israélien visant à assassiner Ali Khamenei. Que se passe-t-il après la mort du Guide suprême en Iran ?
La République islamique d'Iran est instaurée en 1979
Pour le savoir, il faut s'intéresser au fonctionnement du régime iranien. Après la Révolution islamique qui a mis fin au régime impérial du Shah, incarné à l'époque par Mohamad Reza Pahlavi, la République islamique d'Iran, proclamée par référendum le 31 mars 1979, sous l'impulsion de l'ayatollah Rouhollah Khomeini, met en place un régime théocratique et autoritaire.
L'actuelle Constitution iranienne a été définitivement adoptée le 2 décembre 1979. Le chef de l'État est le Guide suprême, à ne pas confondre avec le président de la République qui lui est élu pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Il est le chef du gouvernement, signe les traités et ses pouvoirs sont limités.
Rouhollah Khomeini est élu par les 88 membres du "Conseil des experts", un collège de religieux, premier Guide suprême de la République islamique d'Iran, le 3 décembre 1979. Le Guide suprême est élu à vie et c'est lui qui contrôle l'armée et qui prend les décisions de sécurité, de défense et de politique étrangère. Malgré son statut, il reste égal aux autres citoyens. L'ayatollah Rouhollah Khomeini occupera cette fonction jusqu'à sa mort, le 3 juin 1989.
Des vertus "d'érudition, de justice et de piété"
Après son décès, les pouvoirs du Guide suprême ne restent pas vacants. Selon l'article 111 de la Constitution iranien : "Jusqu'à l'élection d'un nouveau Guide, un conseil, composé du président de la République, du chef du pouvoir judiciaire ainsi que d'un juriste du Conseil des Gardiens (composé de 12 personnes, il est chargé de veiller la compatibilité des lois avec la Constitution et la religion, ndlr), assumera temporairement les pouvoirs du Guide".
Pendant cette période, le Conseil des experts doit choisir le nouveau Guide suprême en fonction de critères définis dans la Constitution, à l'article 109. En plus d'être docteur de la religion musulmane, le candidat doit avoir les vertus "d'érudition, de justice et de piété", il doit être "juste et craindre Dieu pour diriger la communauté", avoir de la "perspicacité politique et sociale, du courage et des compétences administratives appropriées".
Si plusieurs candidats répondent à ses critères, la Constitution précise que "la priorité va au candidat qui a la plus grande perspicacité politique et juridique".
36 ans de règne pour Ali Khamenei
C'est ainsi que le 4 juin 1989, l'ayatollah Ali Khamenei est choisi pour être le nouveau Guide suprême d'Iran. Khamenei était bien connu dans le pays à l'époque puisqu'il avait été élu troisième président de la République d'Iran, poste qu'il occupera entre 1981 et 1989.
Lors de ces 36 années de règne, Ali Khamenei a connu des tentatives d'assassinats, des crises politiques nationales ainsi que sur la scène internationale. Mais sa vie, tout comme le régime iranien, semblent plus menacés que jamais depuis le début du conflit avec Israël.