Israël-Hamas : ce qu'il faut retenir au 25e jour du conflit

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avec AFP , modifié à
Au 25e jour du conflit entre Israël et le Hamas, l'armée israélienne a assuré qu'elle progressait "méthodiquement", dans la bande de Gaza. Alors que le Premier ministre israélien a exclu tout cessez-le-feu, la situation humanitaire se dégrade de jour en jour dans l'enclave, et deux soldats de Tsahal sont morts dans les combats.

Les combats au sol se poursuivent mardi dans la bande de Gaza entre le Hamas et l'armée israélienne, qui progresse "méthodiquement" dans le territoire palestinien, où la situation humanitaire "désastreuse" selon l'ONU ne cesse d'empirer, au 25e jour de la guerre. Déclenchée par l'attaque sanglante sans précédent perpétrée le 7 octobre par le Hamas en Israël, la guerre a déjà fait des milliers de morts et menace d'embraser la région.

Les appels à une "trêve humanitaire", afin de soulager les souffrances des 2,4 millions d'habitants de Gaza, restent eux sans suite, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ayant exclu lundi soir tout cessez-le-feu.

Les informations principales :

  • Tsahal progresse "méthodiquement" dans Gaza, assure Benjamin Netanyahu
  • Une otage israélienne a été libérée
  • L'armée israélienne a démoli à l'explosif la maison du numéro 2 du Hamas
  • Le ministère de la Santé du Hamas annonce un bilan de 8.525 morts
  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé qu'au moins 50 personnes avaient été tuées dans un bombardement israélien dans un camp de réfugiés du nord de la bande de Gaza
  • L'armée israélienne a annoncé mardi que deux de ses soldats avaient été tués
  • Des otages étrangers vont être relachés "dans les prochains jours" par le Hamas selon le mouvement
  • Deux enfants Français ont été tués au nord de la bande de Gaza selon le ministère des Affaires étrangères

Le Hamas affirme que Gaza "sera un cimetière" pour l'armée israélienne

La branche militaire du Hamas a averti mardi Israël que la bande de Gaza deviendrait "un cimetière et un bourbier" pour ses soldats, et promis d'infliger au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu une défaite "qui sonnera la fin de sa carrière politique". 

Le porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam, Abou Obeida, a en outre affirmé que le Hamas allait libérer "dans les prochains jours" des otages étrangers parmi ceux qu'il retient à Gaza depuis son attaque en territoire israélien le 7 octobre "Gaza sera un cimetière et un bourbier pour l'ennemi, ses soldats et sa direction politique et militaire", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par les médias du Hamas. "La cuisante défaite qui sera infligée à Netanyahu sonnera la fin de sa carrière politique", a-t-il ajouté, affirmant que les combattants avaient "tué et blessé un grand nombre de soldats" participant aux incursions terrestres israéliennes qui se sont multipliées depuis le 27 octobre.

Deux enfants français tués dans la bande de Gaza

Le Quai d'Orsay a annoncé la mort de deux enfants Français au nord de la bande de Gaza ce mardi soir. 

Le Hamas annonce qu'il va libérer des otages étrangers "dans les prochains jours"

Le porte-parole de la branche militaire du Hamas a affirmé mardi que le Hamas allait libérer "dans les prochains jours" des otages étrangers parmi ceux qu'il retient à Gaza depuis son attaque en territoire israélien le 7 octobre. "Nous avons informé les intermédiaires que nous libèrerons un certain nombre d'étrangers dans les prochains jours", a déclaré Abu Obeida, le porte-parole de la branche armée du Hamas dans une vidéo diffusée par les médias du Hamas.

L'armée israélienne annonce la mort de deux de ses soldats dans les combats à Gaza

L'armée israélienne a annoncé mardi que deux de ses soldats avaient été tués dans des combats dans le nord de la bande de Gaza. Les deux militaires "sont tombés dans les combats dans le nord de la bande de Gaza", a indiqué l'armée dans un communiqué, quelques heures après avoir fait état de "combats féroces" avec le Hamas dans ce secteur.

Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce au moins 50 morts dans un bombardement israélien

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé mardi qu'au moins 50 personnes avaient été tuées dans un bombardement israélien dans un camp de réfugiés du nord de la bande de Gaza. Le bombardement, dont le bilan final pourrait être considérablement plus lourd selon ce même ministère, a détruit "au moins 20 bâtiments", dans le camp de réfugiés de Jabaliya. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat.

Combats au sol

Après avoir axée la première phase de sa riposte sur des bombardements massifs contre la bande de Gaza, dirigée par le Hamas depuis 2007, Israël a encore intensifié ces frappes depuis vendredi, et déployé progressivement des troupes au sol. Des images diffusées par l'armée israélienne montre des soldats progresser dans un paysage de dévastations, au milieu d'immeubles détruits et de gravats. Le porte-parole de l'armée, Jonathan Conricus, a confirmé mardi matin que des forces israéliennes se trouvaient "dans différentes parties du nord de la bande de Gaza". "Nous avons fait entrer des véhicules lourdement blindés, des chars, des véhicules blindés de combat, des bulldozers", a-t-il ajouté, en faisant état de quelque "300 cibles" militaires frappées en 24 heures.

L'armée "a étendu son action terrestre dans la bande de Gaza, elle le fait par étapes mesurées et très puissantes, en progressant méthodiquement", avait dit lundi soir Benjamin. Netanyahu, en parlant de "troisième phase". Quelques heures plus tôt, des chars israéliens avaient progressé pour la première fois jusqu'en lisière de Gaza-ville, à quelque 2 km à l'intérieur du territoire palestinien, bombardant au sol et par les airs un axe routier, avant de rebrousser chemin.

Israël dit avoir intercepté un missile provenant de la région de la mer Rouge

L'armée israélienne a affirmé mardi avoir intercepté un missile tiré depuis la région de la mer Rouge. "Un missile sol-sol a été tiré vers le territoire israélien depuis la zone de la mer Rouge et a été intercepté avec succès par le système de défense aérienne", a déclaré l'armée dans un communiqué. L'armée de l'air israélienne a également fait décoller des avions après la détection du missile. "Toutes les menaces aériennes ont été interceptées en dehors du territoire israélien", ajoute l'armée dans ce communiqué. "Aucune infiltration n'a été identifiée sur le territoire israélien".

Cette annonce de l'armée israélienne survient alors que la tension monte dans la région. La guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque d'une ampleur sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien, fait craindre un embrasement régional. Plus tôt mardi, les rebelles Houthis au Yémen, pays riverain de la mer Rouge, ont affirmé avoir lancé des drones en direction d'Israël, en réponse aux bombardements dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. L'armée israélienne avait affirmé avoir détecté un engin volant "hostile" au large de la ville d'Eilat, une station balnéaire sur la mer Rouge, où ont retenti les sirènes d'alerte.

Un centre culturel touché

Le Patriarcat orthodoxe à Jérusalem a condamné mardi le "bombardement par l'armée israélienne" de son centre culturel à Gaza, déplorant une "détermination injustifiée d'Israël à détruire les infrastructures civiles" dans le territoire palestinien. Le Patriarcat a condamné dans un communiqué "le bombardement par l'armée israélienne du Centre culturel orthodoxe dans le quartier de Tal Al-Hawa à Gaza plus tôt dans la journée". "Cette attaque représente une manifestation frappante de la détermination injustifiée d'Israël à détruire les infrastructures civiles et les centres de services sociaux, ainsi que les abris pour les civils piégés dans l'enclave assiégée", a écrit le Patriarcat.

Des témoins à Gaza ont affirmé à l'AFP que le bombardement a détruit le centre culturel orthodoxe et plusieurs autres bâtiments dans le même secteur. Selon eux, l'armée israélienne a adressé depuis lundi plusieurs avertissements aux habitants et à des déplacés de la guerre s'abritant dans le centre pour évacuer le secteur.

L'aide humanitaire au ralenti, le nombre de disparus augmente

En Israël, d'après les autorités, plus de 1.400 personnes sont mortes depuis le 7 octobre, essentiellement des civils tués le jour de l'attaque du Hamas. Le Hamas affirme lui, dans un dernier bilan lundi, que 8.525 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les bombardements israéliens depuis cette date. Au 25e jour de la guerre, la situation humanitaire dans la bande de Gaza, soumise aux bombardements massifs et, depuis le 9 octobre, à un "siège complet" par Israël, continue d'inquiéter vivement. Celui-ci prive de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité les 2,4 millions d'habitants, dont plus de la moitié a été déplacée selon l'ONU.

Mardi, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé à "plus de 485.000" le nombre de Gazaouis souffrant "de troubles psychiques sévères ou modérés". Et 1.870 personnes dont 1.020 enfants sont portés disparus, et pourraient se trouver sous les décombres, d'après elle. A Rafah (sud), des tonnes d'aide continuent de s'entasser du côté égyptien du poste-frontière, en attendant d'être inspectées par Israël, selon un responsable américain ayant requis l'anonymat.

Quelque 117 camions ont pu entrer ces derniers jours mais cette "poignée de convois (...) n'est rien comparé aux besoins", a dénoncé le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini. La délivrance en masse de l'aide "est une question de vie ou de mort pour des millions de personnes", a clamé ce responsable, réclamant en vain un "cessez-le-feu humanitaire immédiat". Aucune nouvelle aide n'avait franchi la frontière mardi matin, selon un responsable local. "36 camions attendent de traverser depuis hier", a dit à l'AFP le directeur du point de passage de Rafah, Hicham Adwan, sans cacher sa frustration. "Mon sentiment est que c'est extrêmement lent (...), sans qu'on sache pourquoi".

L'armée israélienne démolit à l'explosif la maison du numéro 2 du Hamas

L'armée israélienne a démoli à l'explosif mardi à l'aube en Cisjordanie occupée la maison vide du numéro deux du Hamas palestinien, en exil depuis plusieurs années, selon des témoins. La démolition de la maison de Saleh al-Arouri, dans le village d'Aroura, à 20 km au nord de Ramallah, est survenue alors qu'une guerre fait rage dans la bande de Gaza entre le Hamas, au pouvoir dans ce territoire, et Israël, après une sanglante attaque menée par le Hamas en territoire israélien le 7 octobre.

Une "importante force" israélienne est entrée dans le village d'Aroura, où elle a démoli à l'explosif la maison de deux étages, de Saleh al-Arouri qui vit en exil au Liban, ont rapporté des habitants du village. Des images de l'AFP montrent la maison détruite. L'armée israélienne a confirmé dans un communiqué avoir dynamité la maison et a diffusé une vidéo de la démolition sur laquelle on peut voir la bâtisse s'écrouler dans un immense nuage de fumée blanche.

Palestiniens tués en Cisjordanie

Deux Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, un homme de 70 ans et un adolescent de 14 ans, par des tirs israéliens en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne. Au moins 122 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, selon le ministère.