En Alsace, plus de 70% de la communauté turque a voté pour Recep Tayyip Erdogan lors du second tour de l’élection présidentielle en mai dernier (illustration). 1:31
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Mélina Faccchin, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : Andrej ISAKOVIC / AFP , modifié à
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a apporté ce week-end son soutien à la Palestine, dans son conflit contre Israël. De plus, il juge l’Occident comme étant le "principal coupable des massacres à Gaza". La communauté turque d’Alsace, l’une des plus importantes de France, soutient globalement ses propos.

Alors que l’armée israélienne continue de "progresser méthodiquement" dans la bande de Gaza, la communauté internationale se divise de plus en plus au sujet de cette guerre. Le Liban affirme "faire tout son possible" pour ne pas entrer dans le conflit. La Turquie, elle, a désormais choisi son camp. Le président Recep Tayyip Erdogan, resté jusqu’alors neutre, a qualifié ce week-end Israël de "criminel de guerre". Et il accuse l’Occident d’être "le principal coupable des massacres à Gaza". Qu’en pensent les Turcs qui vivent en France ? Reportage devant la grande mosquée turque de Strasbourg.

"Je n’ai pas entendu de responsables politiques européens condamner ce massacre"

Le sujet est sensible, mais les Franco-Turcs qui acceptent d’en parler soutiennent Recep Tayyip Erdogan lorsqu’il affirme que l’Occident est le "principal coupable des massacres à Gaza". "L’Amérique et l’Occident sont un seul groupe et Israël prend sa force de ce côté-là alors oui, ils sont en partie responsables", estime cet homme à la sortie de la grande mosquée turque de Strasbourg.

"On est à plus de 8.000 morts en Palestine et pour l’instant, je n’ai pas entendu de responsables politiques européens condamner ce massacre-là. Franchement, c'est révoltant", ajoute une jeune femme. "Moi, je ne suis pas pro-Erdogan", précise-t-elle. "Mais on doit pouvoir dire "stop" à Israël".

"Quelqu’un doit dire "ça suffit" et Erdogan l’a fait"

En Alsace, plus de 70% de la communauté turque a voté pour Recep Tayyip Erdogan lors du second tour de l’élection présidentielle en mai dernier. Un homme d’État "fort" qui devait absolument prendre parti pour les Palestiniens, estiment les Franco-Turcs rencontrés par Europe 1. "Aujourd’hui, si on ne dit rien, cette guerre peut aller plus loin, jusqu’à une Troisième Guerre mondiale", craint cet homme. "Quelqu’un doit dire "ça suffit" et Erdogan l’a fait". "Il s’en est tenu à son camp : celui des peuples musulmans ou des peuples opprimés", estime cet autre passant. "Il a dit "temps que vous continuez à faire cela, moi, je ne peux pas jouer mon rôle de médiateur".

"Des médiateurs avec Israël ? Ce n’est pas possible", assure une jeune mère de famille. "Que ce soit la Turquie ou l’Égypte par exemple, de toute façon, il ne les aurait pas écoutés", conclut-elle. Selon un sondage de l’institut Metropoll paru il y a quelques jours, plus d’un tiers (34,5%) des Turcs estiment toutefois qu’Erdogan aurait dû rester neutre dans cette guerre.