Iran : les frappes israéliennes font bondir le pétrole
Bond du pétrole et de l'or, recul des actions, taux d'intérêt en hausse... les marchés sont secoués ce vendredi par l'escalade militaire au Moyen-Orient, provoquée par plusieurs frappes aériennes d'Israël contre des infrastructures nucléaires et militaires en Iran.
Les cours du pétrole s'envolent vendredi après les frappes israéliennes contre des installations militaires et nucléaires en Iran, le marché redoutant les perturbations sur les approvisionnements d'or noir dans la région qui pourraient découler de l'escalade.
Vers 08H30 GMT (10H30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, gagnait 6,40% à 73,80 dollars, après avoir bondi de plus de 13% à 78,50 dollars, son plus haut niveau depuis le mois de janvier. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juillet, montait de 6,53% à 72,48 dollars, après une cavalcade le portant jusqu'à 77,62 dollars, également au plus haut depuis janvier.
"Le potentiel d'une nouvelle hausse des prix reste élevé"
Israël a mené vendredi une série de frappes aériennes contre l'Iran, disant viser une centaine de cibles dont des sites nucléaires, Téhéran ripostant en lançant des drones vers le territoire israélien. Cette attaque a eu lieu alors qu'Israël et les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que dément Téhéran.
La forte hausse du prix du pétrole est "alimentée par une augmentation significative de la prime de risque géopolitique", affirme Jorge Leon de Rystad Energy à l'AFP. Il estime que cette prime a bondi d'environ "8 dollars par baril, plus haut que les niveaux d'octobre 2024" quand il y avait eu un échange de frappes entre l'Iran et Israël pour la première fois de l'histoire. Selon l'analyste, "le potentiel d'une nouvelle hausse des prix reste élevé et dépendra fortement de la réponse iranienne".
"Le cauchemar absolu serait une fermeture du détroit d'Ormuz"
Pour le marché pétrolier, en cas d'escalade, "le cauchemar absolu serait une fermeture du détroit d'Ormuz", affirme Arne Lohmann Rasmussen de Global Risk Management. Selon lui, "si l'Iran bloque ce passage étroit, cela pourrait affecter jusqu'à 20% des flux pétroliers mondiaux".
"Il faut supposer que les négociations nucléaires entre les États-Unis et l'Iran ont maintenant échoué", ajoute-t-il, alors que Téhéran et Washington devaient se retrouver dimanche à Oman pour de nouvelles discussions. Cela pourrait ouvrir la voie à des sanctions plus larges dans le cadre d'une stratégie de pression maximale renouvelée, et considérablement réduire la capacité d'exportation de l'Iran, qui fait partie des dix premiers producteurs d'or noir au monde.