Iran : Jafar Panahi affiche son soutien à la grève des chauffeur routier
Revenu en Iran après avoir reçu sa palme d'or au festival de Cannes, le réalisateur Jafar Panahi a affiché son soutien ce mercredi 28 mai à la grève des chauffeurs poids lourds en Iran. Un mouvement social rare par sa durée et son ampleur qui se veut réclamer de meilleures conditions de travail.
Le réalisateur Jafar Panahi, rentré lundi de Cannes où il a reçu la Palme d'Or, a affiché mercredi son soutien à la grève des chauffeurs de poids lourds en Iran, qui constitue selon lui un "appel fort" aux autorités.
Les chauffeurs routiers iraniens étaient en grève mercredi pour la septième journée consécutive, dans le cadre d'un mouvement social rare par sa durée et son ampleur réclamant de meilleures conditions de travail dans ce secteur crucial pour l'économie de la république islamique.
Après avoir débuté la semaine dernière dans la ville portuaire de Bandar Abbas (sud), la grève s'est étendue au reste du pays, selon des groupes de veille sur les réseaux sociaux et des médias en langue persane basés hors d'Iran. Les chauffeurs routiers protestent contre une augmentation des primes d'assurance, le manque de sécurité routière, la hausse des prix du carburant et les faibles tarifs du fret, selon des déclarations syndicales citées par ces médias.
"Arrêtez toute cette oppression et ce pillage"
"Ils en ont assez. Ils n'ont pas d'autre choix que de faire grève", a écrit sur Instagram Jafar Panahi, rentré en Iran lundi après avoir reçu la veille la Palme d'or du festival de Cannes pour son dernier film "Un simple accident".
"Lorsque des voleurs et des analphabètes sont placés au pouvoir, le résultat est une situation terrible: corruption et mauvaise gestion dans tous les domaines, de l'économie et la culture à l'environnement et la politique", a ajouté le cinéaste, longtemps interdit de tournage en Iran et empêché de sortir du pays. Il a également été emprisonné pour ses prises de position politiques.
"Cette grève est un appel fort au gouvernement pour dire: Assez ! Arrêtez toute cette oppression et ce pillage !", a-t-il déclaré. Des chaînes de télévision en persan basées à l'étranger et critiques du pouvoir, dont Iran International et Manoto, ont indiqué que la grève se poursuivait mercredi, diffusant des images envoyées depuis l'Iran de routes habituellement bondées de camions devenues désertes.
D'autres grèves attendus
Il n'était pas possible de vérifier dans l'immédiat ces images de manière indépendante. Selon Manoto, des chauffeurs de camions-citernes transportant le carburant depuis la grande raffinerie d'Abadan, dans l'ouest du pays, ont rejoint la grève. Ce média a également fait état d'arrestations dans la ville de Kermanshah (ouest), après d'autres plus tôt cette semaine à Shiraz (sud).
Les mêmes médias ont également indiqué que des grèves ont eu lieu dans d'autres professions, notamment chez les boulangers, mécontents des coupures de courant matinales alors qu'ils font cuire leur pain.