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Les taxis en colère bloquent les accès à des gares parisiennes

Europe 1 avec l'AFP - Mis à jour le . 3 min

La grève des taxis se poursuit ce vendredi 23 mai à Paris et dans le reste de l'Hexagone. Dans la capitale, les chauffeurs grévistes mènent une opération de blocages de la Gare du Nord et de la Gare de Lyon, incitant les autres chauffeurs à prendre part à la manifestation et à éteindre leur lumineux.

Des dizaines de taxis bloquaient vendredi 23 mai es prises en charge à la Gare de Lyon et à la Gare du Nord, à Paris, manifestant contre une nouvelle convention régissant le transport de patients mais aussi contre la concurrence des véhicules avec chauffeur (VTC).

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Réunion intersyndicale prévue le 24 mai

"On bloque tout pour se faire entendre. Le service taxi ne sera pas honoré", a lancé Abdel Heouamel, 43 ans, taxi parisien. Vers 9h, une trentaine d'artisans ont bloqué la Gare de Lyon, puis vers midi une autre trentaine la Gare du Nord, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Viens avec nous", lançaient les taxis à leurs collègues non grévistes, les poussant à éteindre leur "lumineux", l'enseigne qui signale en vert ou en rouge leur disponibilité. L'intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive, avec pour centre le boulevard Raspail à Paris, près du quartier des ministères.

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Les artisans protestent notamment contre la nouvelle tarification prévue par la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), qui rembourse les transports de patients sur prescription, activité essentielle dans le chiffre d'affaires de certains taxis.

L'objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d'euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019). Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent la majorité du chiffre d'affaires de nombreux chauffeurs, surtout dans les petites villes.

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"Ce que la CNAM propose est viable, mais on peut pas tout faire d'un coup. Pour moi c'est -60% de chiffre d'affaires !", expliquait devant la Gare du Nord un taxi de la région lyonnaise.

La mobilisation "montre que le gouvernement a très largement sous-estimé l'impact humain, économique et social des pratiques déloyales organisées dans le secteur du VTC ainsi que de la nouvelle convention pour le transport de malades", a observé l'intersyndicale dans une lettre adressée jeudi 22 mai au Premier ministre.

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Les taxis ont depuis obtenu une réunion samedi au ministère des Transports en présence du Premier ministre. Ils demandent notamment le retrait de la convention de la CNAM et la nomination d'un médiateur. Mais le gouvernement a déjà assuré vendredi 23 mai qu'il n'allait "pas faire machine arrière".

"Le gouvernement a très largement sous-estimé l'impact humain"

"Il s'agit de faire entre 100 et 150 millions d'économies sur 6,3 milliards. Donc, c'est 2% d'économies qui seront faites sur l'efficacité, pas sur le service aux malades", a déclaré vendredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur BFMTV/RMC.

"Il ne faut pas abîmer ce qui est l'accès aux soins pour les Français. Donc il faut travailler sur l'organisation des flux avec les taxis, s'assurer qu'on fait le maximum pour réduire les frais", a-t-elle ajouté.

Le patron de l'Assurance maladie a assuré de son côté que le nouveau système de tarification prévu à partir d'octobre pour les transports de malades sera "économiquement pertinent pour eux et soutenable pour l'Assurance maladie".

Le climat s'est tendu à plusieurs reprises cette semaine entre les taxis et les forces de l'ordre mais aussi avec les conducteurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC). De nombreux taxis manifestent en effet également contre la concurrence des VTC, coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a demandé aux forces de l'ordre de renforcer les contrôles des VTC, accusés par les taxis de pratiques irrégulières. Dans un télégramme adressé jeudi aux préfets et consulté par l'AFP, le ministre de l'Intérieur met en exergue "les incidents récurrents" des derniers mois qui "démontrent la tension entre les taxis et les conducteurs de VTC".

En cause, selon Bruno Retailleau, "des pratiques irrégulières de la part des VTC et la présence de faux professionnels sur la voie publique".

Le ministre a demandé que les forces de l'ordre utilisent trois nouvelles amendes forfaitaires délictuelles pour exercice illégal du métier de taxi, prise en charge sans réservation et défaut d'inscription au registre VTC. Ces trois nouveaux types de verbalisation sont expérimentés depuis avril dans 12 tribunaux, dont Marseille, Paris, et Lille.