Réfugiés Ukraine 1:35
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Marion Gauthier , modifié à
La guerre continue en Ukraine, où l'étau se resserre de plus en plus autour de Kiev, la capitale. Plus de deux millions de personnes ont fui le pays depuis le début de l'invasion par l'armée russe. Elles affluent majoritairement vers la Pologne, vers la Roumanie et vers la Moldavie, où se trouve notre envoyée spéciale pour Europe 1. 
REPORTAGE

Plus de deux millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion par l'armée russe, a annoncé mardi 8 mars le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR). Ils affluent majoritairement vers la Pologne, la Roumanie et la Moldavie, où s’est rendue notre envoyée spéciale. Là, beaucoup de ceux qui arrivent viennent d’être déposés par des proches… et de faire leurs adieux, entre l’Ukraine et la Moldavie. Reportage.

"J'ai tellement de colère et de rage"

Elle chancelle seule entre ses deux valises devant la barrière du poste frontière. Il y a quelques minutes encore, les parents de Youlia étaient avec elle dans la voiture qui l'amenait ici depuis Odessa. "C'est impossible pour eux de partir. On s'est dit qu'on se reverrait bientôt, que la vie allait reprendre et que tout irait bien. J'ai tellement de colère, de tristesse, mais aussi de rage et un sentiment d'impuissance terrible", confie-t-elle, en larmes, sur Europe 1. "Je ne sais pas quoi faire de tout ça".

 

"Mon mari m'a obligée à partir"

Devant la jeune femme, des mères en larmes et des enfants aux yeux dans le vague, Artur compose une mine concentrée. Il assure qu'il tient bon. Il a 12 ans. Son père est mobilisé. Ses grands parents refusent aussi de quitter leur terre. Sa mère et lui attendent un bus. "Mon mari m'a obligée à partir. Notre village a été pilonné. Il était impossible de rester. Ça fait très peur. Je pars seulement pour mon enfant", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Je ne pourrais plus être en contact avec mon mari. Chez nous, au moins, je pouvais le joindre. Maintenant, je ne sais pas comment continuer". " Je voulais rester en Ukraine, mais je suis un peu soulagé ici. On n'entend plus les explosions", confie son fils. "Nous reviendrons bientôt à la maison", répète Aline, alors que de petites voix plus loin entonnent l'hymne ukrainien sous la neige.