Inquiet sur les droits de douane, Justin Trudeau a rencontré Donald Trump en Floride
Justin Trudeau est allé à la rencontre de Donald Trump, dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, pour discuter des droits de douane, de 25%, que le président élu souhaite imposer sur les produits importés aux États-Unis. Une annonce qui fait craindre une vaste guerre commerciale. Une "excellente conversation", a commenté le Premier ministre canadien.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'est déplacé en Floride vendredi pour rencontrer Donald Trump, qui a suscité l'inquiétude chez les voisins des États-Unis en les menaçant d'une hausse drastique des droits de douane. Lundi, le président élu a dit vouloir imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25% sur l'ensemble des produits importés aux États-Unis , une annonce qui a secoué les deux pays et fait craindre une vaste guerre commerciale.
C'est probablement pour tenter d'éviter de telles hostilités économiques que Justin Trudeau a effectué vendredi un déplacement surprise à West Palm Beach pour rencontrer en personne le prochain président américain, qui retourne à la Maison Blanche le 20 janvier. Les deux hommes ont dîné ensemble vendredi soir à Mar-a-Lago, la résidence du milliardaire. Une photographie publiée par le sénateur élu de Pennsylvanie David McCormick les montre côte à côte, entourés d'une dizaine d'invités, dont Howard Lutnick, choisi par Donald Trump pour être secrétaire au Commerce, et Mike Waltz, nommé conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche. "C'était une excellente conversation", a brièvement lancé à la presse Justin Trudeau samedi matin en quittant son hôtel pour revenir au Canada.
Ottawa examine la possibilité d'imposer des droits de douane supplémentaires sur des articles américains
Face aux annonces de Donald Trump , le Premier ministre n'a pas tardé à réagir. Ottawa examine dès à présent la possibilité d'imposer des droits de douane supplémentaires sur certains articles américains en représailles, selon une source gouvernementale. Car plus des trois quarts des exportations canadiennes en valeur (592 milliards de dollars canadiens soit 400 milliards d'euros) sont allées vers les États-Unis en 2023. Et en termes d'emploi, près de 2 millions de personnes au Canada dépendent des exportations sur une population d'environ 41 millions d'habitants.
Vendredi, devant la presse, Justin Trudeau a laissé entendre qu'il n'avait pas de doute sur l'intention de Donald Trump de mettre en œuvre cette hausse annoncée en arrivant au pouvoir. "Lorsque Donald Trump fait de telles déclarations, il a l'intention de les mettre à exécution", a déclaré le Premier ministre libéral, devancé dans les sondages par son opposant conservateur à quelques mois des élections canadiennes. Lors du premier mandat Trump, les États-Unis avaient imposé des tarifs douaniers de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, auxquels Ottawa avait répondu en ciblant certains produits. Qu'importe l'accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique (USMCA), Donald Trump avait fait durant sa campagne des droits de douane la colonne vertébrale de sa politique économique.
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La position du Mexique "n'est pas de fermer les frontières"
Lundi, l'ancien et prochain président a promis qu'il maintiendra cette surtaxe "jusqu'à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux arrêtent cette invasion de notre pays !". Il s'est entretenu mercredi avec la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum, mais leur appel téléphonique a donné lieu à des interprétations divergentes. L'Américain a assuré que son homologue avait accepté de "stopper l'immigration" clandestine en direction des États-Unis. Mais Claudia Sheinbaum l'a contredit, en rappelant que la position du Mexique "n'est pas de fermer les frontières".
Elle a aussi menacé d'augmenter à son tour les tarifs douaniers mexicains sur les produits américains. Donald Trump a également annoncé lundi vouloir augmenter de 10% les droits de douane sur les produits en provenance de Chine Sur le départ, le président américain Joe Biden a lui jugé jeudi ces déclarations "contre-productives". Depuis qu'il a battu la démocrate Kamala Harris dans les urnes le 5 novembre et sans attendre d'être investi le 20 janvier à Washington, Donald Trump a reçu plusieurs responsables chez lui en Floride : le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, le patron de Meta Mark Zuckerberg ou encore le président argentin Javier Milei.