Des milliers de personnes se sont recueillies devant le cercueil de George Floyd lundi à Houston. 1:41
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avec AFP , modifié à
La ville du Texas sera le théâtre mardi des funérailles de George Floyd, ce noir américain mort étouffé par un policier blanc il y a deux semaines à Minneapolis. La cérémonie promet d’avoir un retentissement national et même mondial, la mort de George Floyd ayant entrainé une vague de manifestations contre le racisme dans le monde entier.
L'ESSENTIEL

Deux semaines après avoir été tué par un policier blanc qui a a appuyé sur son cou avec son genou pendant près de neuf minutes, George Floyd sera inhumé mardi à Houston, sa ville natale. Des milliers de personnes sont attendues dans la ville texane, et ailleurs, pour rendre un dernier hommage à celui dont la mort a provoqué une vague de manifestations contre le racisme dans le monde entier, sous le slogan "Black Lives Matter". Lundi soir, Derek Chauvin, le policier blanc accusé du meurtre, a brièvement comparu pour la première fois face à un juge. Sa caution libératoire a été fixée à un million de dollars.

Les trois informations à retenir :

  • Les funérailles de George Floyd ont lieu mardi à Houston
  • Lundi, des milliers de personnes sont venues se recueillir devant son cercueil
  • Dans la soirée, le policer blanc qui a tué George Floyd a comparu devant un juge qui a fixé sa caution libératoire à un million de dollars

Le dernier adieu à George Floyd

Après un hommage public lundi, les funérailles de George Floyd devrait débuter mardi en fin de matinée. D'après l'avocat de la famille, Ben Crump, le révérend et leader américain des droits civiques Al Sharpton fera de nouveau son éloge funèbre. Lundi, plus de 6.000 personnes se sont réunies devant l'église Fountain of Praise pour lui dire adieu avant ses obsèques dans l'intimité familiale. Beaucoup venaient du "Third Ward", le quartier où il a grandi. Pandémie oblige, le port du masque était obligatoire dans l'église et les visiteurs, dont on avait pris la température, n'avaient que quelques secondes pour se recueillir devant le cercueil avant de laisser leur place.

"Je me suis vu dans ce cercueil, quelque part. Je suis profondément indigné. Ça aurait pu être moi", témoigne Eugène Salvador Ngalle, un Américain d'origine camerounaise interrogé par Europe 1. "J’ai les boules. Plein de gens que vous voyez, moi compris, nous avons pris un jour de congé pour venir ici, pour montrer aux télévisions dans le monde entier que George Floyd c’est un symbole de changement. Tout ce monde est ici pour tirer la sonnette d’alarme à sa manière. Donc ça fait du bruit. Et ceux qui n’entendent pas tant pis pour eux, ça veut dire qu’ils sont sûrs. Mais je vais plus loin : ils n’appartiennent pas à l’humanité. C’est des monstres. C’est ça qu’on veut changer : cette Amérique qui n’a pas la sagesse de se repentir des péchés de leurs grands-parents.

Joe Biden a rendu visite à la famille de George Floyd

Candidat démocrate à la présidentielle, Joe Biden s'est démarqué de Donald Trump en rendant visite aux proches de George Floyd lundi. "Je leur ai dit que c’était déjà assez dur de faire son deuil, et que ça l’était encore plus de le faire en public. c’est beaucoup plus dur de le faire avec le monde entier qui regarde", a réagi sur CBS l'ancien vice-président de Barack Obama. "C’est une famille incroyable. Sa petite-fille était là. Elle m’a dit que son papa allait changer le monde, et je pense que son papa VA changer le monde. Je crois que ce qu’il se passe en ce moment c’est l’un des plus grands tournants de l’histoire américaine pour les droits civiques , les libertés et juste pour le fait de traiter les gens avec dignité."

"L'Amérique d'aujourd'hui s'est réveillée", se félicite Spike Lee sur Europe 1

Spike Lee était l'invité exceptionnel d'Europe 1 mardi matin, et le réalisateur, militant des droits des noirs depuis plusieurs décennies, a logiquement commenté les événements actuels. "L’Amérique d’aujourd’hui s’est réveillée. L’Amérique d’aujourd’hui est dans la rue. L’Amérique d’aujourd’hui, c’est celle que vous voyez. Mes frères et sœurs blancs côte à côte avec leurs frères et sœurs marron, noirs ou rouges", a affirmé le cinéaste. "Les noirs et les latinos ont été rejoints par des Américains blancs. C’est une très grande différence. Dans la rue, il y a de blancs, des noirs, des marrons, des rouges, des jeunes, des vieux, des gens qui expriment leur mécontentement contre la police les Etats-Unis d’Amérique, mais aussi contre ce gars à la Maison Blanche (Donald Trump, ndlr), celui que j’appelle ‘l’agent orange’ (en référence à un désherbant utilisé par l’armée américaine au Vietnam, ndlr)."

Une caution à un million pour Derek Chauvin

A Minneapolis, le policier Derek Chauvin, devenu à travers le monde le visage des brutalités policières depuis la diffusion d'une vidéo le montrant appuyer pendant près de neuf minutes son genou sur le cou de George Floyd, est apparu dans une tenue orange de prisonnier pour une audience de procédure organisée par vidéo depuis la prison de haute sécurité dans laquelle il est détenu. Lors de cette première comparution, deux semaines exactement après la mort de George Floyd, la juge Jeannice Reding a fixé à un million de dollars le montant de la caution libératoire de l'ancien agent de 44 ans, assortie de certaines conditions. La date de la prochaine audience a été fixée au 29 juin.

Derek Chauvin avait été dans un premier temps inculpé d'homicide involontaire, mais les faits ont été requalifiés en meurtre non prémédité, un chef passible de 40 années de réclusion. Trois de ses anciens collègues impliqués dans l'arrestation fatale de George Floyd le 25 mai à Minneapolis ont eux été inculpés de complicité de meurtre.