Guerre en Ukraine : réunion de ministres européens à Londres après l'ultimatum sur un cessez-le-feu
Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays-clés européens se retrouvent lundi à Londres pour des discussions "capitales" sur l'Ukraine, deux jours après l'ultimatum adressé par les alliés de Kiev à Moscou pour accepter un cessez-le-feu.
Le chef de la diplomatie britannique David Lammy a appelé le président russe Vladimir Poutine à montrer qu'il "prenait la paix au sérieux", à l'occasion d'une réunion lundi à Londres sur la guerre en Ukraine, deux jours après l'ultimatum adressé par les alliés de Kiev à Moscou pour accepter un cessez-le-feu.
"C'est le moment pour Vladimir Poutine de prendre au sérieux la paix en Europe"
Ces discussions entre plusieurs ministres des Affaires étrangères de pays européens se tiennent alors que l'Ukraine a accusé la Russie d'avoir tiré plus d'une centaine de drones dans la nuit de dimanche à lundi. "C'est le moment pour Vladimir Poutine de prendre au sérieux la paix en Europe, de prendre au sérieux un cessez-le-feu et de prendre au sérieux les pourparlers", a déclaré David Lammy.
Kiev et ses alliés européens ont réclamé ce week-end un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours à partir de lundi, condition préalable selon eux pour l'ouverture de discussions de paix directes entre Russes et Ukrainiens en Turquie, comme l'a proposé Vladimir Poutine. "Pour engager des pourparlers de paix, il doit y avoir un cessez-le-feu", a insisté lundi la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas. "Nous devons mettre la pression sur la Russie car elle joue un jeu", a ajouté la responsable estonienne. Le ministre français chargé de l'Europe Benjamin Haddad a aussi souligné qu'une "trêve inconditionnelle" était une condition pour la tenue de négociations.
Les discussions à Londres incluent aussi les ministres allemand, polonais, espagnol et italien des Affaires étrangères pour cette réunion au format dit "Weimar", lancé en février dernier et qui s'est déjà réuni six fois. Le chef de la diplomatie britannique David Lammy s'est entretenu dimanche avec son homologue américain Marco Rubio, qui lui a assuré que "la priorité numéro un (de Washington) est d'obtenir une fin des combats et un cessez-le-feu immédiat", selon la porte-parole de ce dernier, Tammy Bruce.
Dimanche, le président américain Donald Trump a exhorté l'Ukraine et la Russie à se rencontrer "immédiatement", sans attendre un cessez-le-feu. Côté français, on entend notamment insister lors de la réunion sur "la nécessité de maintenir et d'accroître (la) pression sur la Russie", a indiqué le ministère des Affaires étrangères à l'AFP.
Un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours demandé
Cette réunion intervient deux jours après le déplacement à Kiev du président français Emmanuel Macron, du chancelier allemand Friedrich Merz, du Premier ministre polonais Donald Tusk et du Premier ministre britannique Keir Starmer, dans le cadre de la "coalition des volontaires".
L'Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les États-Unis, ont adressé un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours à partir de lundi, faute de quoi la Russie s'exposerait à de nouvelles "sanctions massives". Selon le ministère britannique des Affaires étrangères, Londres annoncera lundi "de nouvelles sanctions contre les acteurs soutenant l'invasion illégale" de l'Ukraine par la Russie.
La semaine dernière, le Royaume-Uni a étendu ses sanctions contre la "flotte fantôme" utilisée par Moscou pour exporter son pétrole et son gaz. Sans répondre directement à l'ultimatum des alliés de Kiev, le président russe Vladimir Poutine s'est dit prêt "à des négociations sans aucune condition préalable" et a proposé de les entamer dès jeudi à Istanbul, en Turquie.
Du coup, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a invité dimanche M. Poutine à le rencontrer "personnellement" jeudi à Istanbul. Il n'était pas clair dans l'immédiat si M. Zelensky mettait comme condition à sa venue en Turquie l'acceptation au préalable d'une trêve par la Russie.