Guerre en Ukraine : livraisons d'armes, aides financières... Ce que la France a apporté à Kiev

Cela fait plus de trois ans que l'Ukraine subit une invasion de la Russie. Depuis le début de cette guerre, la France fournit du matériel militaire et apporte un soutien financier à Kiev. Dans une note consultée par Europe 1, l'Élysée récapitule d'ailleurs toute l'aide française engagée.
La France se tient au chevet de l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe du pays, commencée il y a tout juste un peu plus de trois ans, le 24 février 2022. Cela se traduit par la fourniture d'équipements militaires et le versement d'aides financières. L'Élysée résume d'ailleurs, dans une note qu'Europe 1 a pu consulter, tout ce qui a été engagé par la France ces trois dernières années.
42 canons Caesar, une centaine de missiles Scalp...
La présidence française rappelle que les livraisons d'armes à Kiev respectent toujours trois critères : "Livrer ce dont l'Ukraine a besoin, sans fragiliser nos propres armées, et en maîtrisant l'escalade". Ces livraisons ont lieu progressivement, en plusieurs étapes. Ainsi, depuis trois ans, la France a cédé un total de 42 canons Caesar, un système d'artillerie doté d'une portée ultraprécise de 42 kilomètres. Paris a également envoyé deux systèmes anti-aériens Crotale pour renforcer la défense de Kiev, confrontée à des attaques de drones et des bombardements aériens de Moscou.
Début 2023, Emmanuel Macron avait annoncé l'envoi d'engins blindés AMX-10 RC, un char léger de reconnaissance, en plus des canons Caesar. Trente-huit engins blindés de ce type ont été apportés directement à l'Ukraine, et 18 autres sont réservés pour la brigade Anne de Kiev, créée en 2024, équipée et entraînée par la France sur son sol. À noter également, la livraison d'une centaine de missiles Scalp, un fleuron de l'armement français qui permet de frapper une cible jusqu'à 500 kilomètres de distance. Le chef de l'État a de même cédé des avions de chasse Mirage 2000-5, dont les premiers sont arrivés sur place début février.
Toutes ces livraisons s'accompagnent de plusieurs dizaines de milliers de munitions, et des formations dispensées aux soldats ukrainiens pour qu'ils puissent prendre en main ce matériel. Près de 18.000 d'entre eux ont ainsi été formés, relève cette note de l'Élysée.
134 milliards d'euros rassemblés par les États membres de l'UE
Le soutien de la France à l'Ukraine se traduit également par des aides financières. Depuis le 24 février 2022, Paris a engagé une enveloppe totale de près de 3,2 milliards d'euros. Cette somme comprend différents volets, tels que l'aide humanitaire (434 millions d'euros en 2024), l'aide judiciaire (déploiements de médecins légistes et de gendarmes à Boutcha, don de deux laboratoires mobiles d'analyse ADN, etc) et l'accueil de réfugiés (plus de 113.000 protections temporaires ont été accordées jusqu'à fin novembre dernier).
Voilà pour l'aide civile "bilatérale", c'est-à-dire sans intermédiaire entre les deux pays. La France participe également à un soutien européen sous l'égide de l'UE, depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine. Au total, 134 milliards d'euros d'aide ont été rassemblés par les États membres, souligne la note de la présidence française. Dans cette somme, figure une grande partie de la Facilité européenne pour la paix (FEP), un instrument hors budget de l'UE qui vise à fournir une aide militaire à des pays partenaires. Douze milliards d'euros ont été utilisés sur les 17 milliards d'euros que comprend cet instrument extra-budgétaire. La France, deuxième contributeur, le finance à hauteur de 18%. Cela représente plus de deux milliards d'euros en provenance de l'Hexagone pour renforcer l'arsenal militaire de Kiev dans le cadre de cette FEP.
Aussi, l'Union européenne s'est engagée à verser 18 milliards d'euros à l'Ukraine sur les 50 milliards de dollars de prêts annoncés au sortir de la réunion du G7, en juin 2024. Les trois premiers milliards d'euros européens ont été accordés début 2025, via les recettes issues des actifs russes, souligne l'Élysée. Il est enfin à noter que la France, comme les alliés de Kiev, vont continuer d'œuvrer à la reconstruction du pays, dont le coût total est estimé à 506 milliards d'euros par la Banque mondiale.