La Russie a empêché la ratification d'un texte à l'ONU concernant la non-prolifération des armes nucléaires. 1:24
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avec AFP , modifié à
Au 186e jour de la guerre en Ukraine, l'opérateur électrique ukrainien a alerté sur le risque de "pulvérisation de substances radioactives" à la centrale de Zaporijia. Une déclaration qui intervient au lendemain du rattachement du site au réseau électrique ukrainien.
L'ESSENTIEL

La guerre en Ukraine bat toujours son plein, notamment autour de la centrale de Zaporijia, faisant craindre une catastrophe nucléaire. Les autorités ont d'ailleurs annoncé ce samedi qu'il existait des risques de "pulvérisation de substances radioactives" au niveau du site. La veille, Kiev avait annoncé avoir rebranché la centrale au réseau électrique ukrainien et a invité l'AIEA à envoyer "au plus vite" une mission sur place. De leur côté, les Russes ont empêché l'adoption d'un texte à l'ONU portant sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Les principales informations

  • Moscou a utilisé son véto à l'ONU afin d'empêcher l'adoption d'un texte en lien avec le désarmement nucléaire
  • L'Ukraine a annoncé vendredi avoir rebranché la centrale de Zaporijia à son réseau électrique
  • Des risques de "pulvérisation de substances radioactives" à la centrale de Zaporijia existent selon les autorités 

Des substances radioactives pulvérisées autour de la centrale de Zaporijia ?

Il existe un risque de "pulvérisation de substances radioactives" à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, occupée par les troupes russes, a averti samedi l'opérateur public ukrainien. Selon Energoatom, les troupes russes ont "bombardé à plusieurs reprises au cours de la dernière journée" le site. "L'infrastructure de la centrale a été endommagée, et il existe des risques de fuite d'hydrogène et de pulvérisation de substances radioactives", a indiqué l'agence sur Telegram, ajoutant qu'il y avait "un risque d'incendie élevé".

À l'ONU, Moscou fait usage de son droit de véto

La Russie a empêché vendredi l'adoption d'une déclaration commune à l'issue des quatre semaines de la conférence d'examen à l'ONU du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), dénonçant des termes "politiques". Les 191 pays signataires du TNP, qui vise à empêcher la propagation des armes nucléaires, favoriser un désarmement complet et promouvoir la coopération pour l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, étaient réunis au siège des Nations unies à New York depuis le 1er août.

Mais malgré un mois de négociations et une session finale reportée de plusieurs heures vendredi, "la conférence n'est pas en position de parvenir à un accord", a déclaré le son président, l'Argentin Gustavo Zlauvinen, après l'intervention de la Russie. Alors que les décisions sont prises par consensus, le représentant russe, Igor Vishnevetsky, a en effet dénoncé l'absence d'"équilibre" dans le projet de texte final de plus de 30 pages.

Selon des sources proches des négociations, la Russie s'est particulièrement opposée aux paragraphes concernant la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, occupée par les militaires russes. Le dernier texte sur la table, vu par l'AFP, soulignait une "grande inquiétude" concernant les activités militaires autour des centrales ukrainiennes, notamment Zaporijia, la "perte de contrôle" par l'Ukraine de ces sites et "l'impact important sur la sécurité".

Kiev rebranche la centrale de Zaporijia à son réseau électrique

Les autorités avaient annoncé jeudi que la centrale, la plus grande d'Europe avec ses six réacteurs de 1.000 mégawatts chacun, s'était trouvée "totalement déconnectée" du réseau national à cause de dommages sur les lignes électriques provoqués par les soldats russes. La sécurité de ces installations, situées près de la ligne de front dans le sud, préoccupe les dirigeants internationaux depuis qu'elles sont passées aux mains des militaires russes début mars.

La tension est encore montée ces dernières semaines, Moscou et Kiev s'imputant mutuellement la responsabilité de frappes sur le site, où les militaires ukrainiens accusent l'armée russe d'avoir positionné des pièces d'artillerie pour pilonner leurs positions. "Un des réacteurs de la centrale de Zaporijia arrêtés la veille a été reconnecté au réseau électrique aujourd'hui" à 14h04, a annoncé l'opérateur ukrainien Energoatom. Il "produit de l'électricité pour les besoins de l'Ukraine" et "l'augmentation de (sa) puissance est en cours".

Energoatom a en outre assuré que les systèmes de sécurité du site fonctionnaient normalement.