Poutine et Macron 1:34
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avec AFP , modifié à
Après 71 jours de guerre en Ukraine, la communauté internationale se mobilise une fois de plus pour appeler la Russie à stopper les frappes sur le pays. Le président Emmanuel Macron et Premier ministre indien Narendra Modi ont appelé à une "cessation immédiate des hostilités", tandis que la Russie a procédé à une simulation de tirs de missiles à capacité nucléaire.
L'ESSENTIEL

Moscou a annoncé mercredi soir un cessez-le-feu sur l'aciérie Azovstal dans le port ukrainien de Marioupol. Le Kremlin a annoncé l'ouverture d'un couloir humanitaire pour trois jours. Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron poursuit son exercice diplomatique pour la paix en Ukraine et les Russes affirment avoir simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire. Au 71e jour du conflit avec les Russes, la situation reste critique pour l'Ukraine.

Les principales informations à retenir :

  • Plus de six milliards d'euros de dons pour l'Ukraine
  • Le cessez-le-feu n'est pas respecté à Azovstal
  • Emmanuel Macron lance un appel pour la paix
  • Les Russes ont simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire, affirme Moscou
  • Les renseignements fournis par les États-Unis à l'armée ukrainienne ont permis de tuer plusieurs généraux russes près du front

Plus de six milliards d'euros de dons

Plus de six milliards d'euros de dons ont été réunis jeudi au cours d'une conférence internationale des donateurs à Varsovie "pour soutenir l'Ukraine et tous ceux qui soutiennent l'Ukraine", selon le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. La Commission européenne a annoncé un don de 200 millions d'euros pour les déplacés à l'intérieur de l'Ukraine et la France va porter son aide globale à deux milliards de dollars contre 1,7 milliard jusqu'à présent.

Pendant cette conférence, le président Zelensky a par ailleurs appelé, via une visio-connexion, à "accorder immédiatement à l'Ukraine le statut de candidat" à l'entrée dans l'UE. Plus tôt, il a annoncé le lancement d'une plateforme de financement participatif en ligne, United24, pour aider l'Ukraine à gagner la guerre et à reconstruire ses infrastructures.

Trêve contestée à Azovstal

Le cessez-le-feu annoncé par les Russes pour permettre dès jeudi l'évacuation de civils de l'usine métallurgique Azovstal, la dernière poche de résistance à l'offensive russe dans le port stratégique ukrainien de Marioupol, n'est pas respecté, selon les Ukrainiens. "Les Russes ne respectent pas leur promesse de trêve et ne permettent pas l'évacuation des civils" toujours réfugiés avec les combattants dans les souterrains de cet immense complexe, a affirmé Sviatoslav Palamar, le commandant adjoint du régiment Azov qui défend ce site.

Il a demandé l'aide de la communauté internationale et du président Volodymyr Zelensky pour "évacuer les civils" restants - 200 selon le maire de Marioupol - et les militaires "blessés, qui sont à l'agonie en l'absence de traitements médicaux adéquats".

Le Kremlin avait affirmé plus tôt que des couloirs humanitaires "fonctionnaient" à Azovstal et que l'armée russe y respectait le cessez-le-feu annoncé la veille, démentant des premières déclarations de Kiev selon lesquelles des combats entre forces russes et ukrainiennes étaient en cours pour le contrôle de cette aciérie.

Le soutien occidental freine l'offensive russe dit le Kremlin

L'aide militaire et en matière de renseignements des Occidentaux à l'Ukraine empêche la Russie d'achever rapidement son offensive chez son voisin, a indiqué jeudi le Kremlin, assurant néanmoins que tous ses objectifs seront remplis. "Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes (...), ces actions ne permettent pas d'achever rapidement l'opération", a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en réagissant à une publication parue mercredi dans le New York Times.

Selon ce journal, citant des sources anonymes au sein des services américains, les renseignements fournis par les États-Unis à l'armée ukrainienne ont permis de cibler plusieurs généraux russes près du front. Le Conseil de sécurité nationale américain (NSC) a qualifié d'"irresponsable" l'affirmation selon laquelle les États-Unis aidaient l'Ukraine à tuer des généraux russes.

Campagne pour lever des fonds

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé jeudi le lancement d'une plate-forme de financement participatif en ligne, United24, conçue pour aider Kiev à gagner la guerre contre la Russie et reconstruire les infrastructures du pays.

Russie : expulsion de diplomates danois

La Russie a annoncé jeudi l'expulsion de sept diplomates danois en représailles à une mesure similaire prise par Copenhague qui avait expulsé 15 diplomates russes du Danemark début avril, selon le ministère russe des Affaires étrangères.

Sanctions de l'UE

Le président du Conseil européen Charles Michel s'est prononcé jeudi pour une confiscation des avoirs russes gelés dans l'UE dans le cadre des sanctions afin de les rendre "disponibles" pour la reconstruction de l'Ukraine.

Il a également estimé qu'une conférence de donateurs pour la reconstruction de l'Ukraine à laquelle il participe à Varsovie devrait constituer le point de départ "d'une sorte de plan Marshall européen" pour ce pays envahi par la Russie.

Plus de 300 personnes évacuées mercredi de Marioupol

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé dans son message vidéo quotidien que 344 personnes avaient été évacuées mercredi de Marioupol et de ses environs vers Zaprorijjia, ville sous contrôle ukrainien située à quelque 230 km de là. "Il y a encore des civils. Des femmes, des enfants", a-t-il affirmé.

L'appel à la paix d'Emmanuel Macron et de son homologue indien 

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi, en tournée en Europe, ont appelé mercredi à une "cessation immédiate des hostilités" en Ukraine. Seule la France en revanche a condamné "avec force l'agression illégale et injustifiée des forces russes contre l'Ukraine".

L'Inde, à la recherche d'un difficile équilibre entre Occident et Russie, qui lui fournit une grande partie de ses besoins en armes et en énergie, s'abstient de condamner ouvertement l'invasion russe de l'Ukraine, mais appelle au dialogue pour y mettre un terme.

La Russie annonce la simulation de tirs de missiles à capacité nucléaire

Moscou a affirmé mercredi que son armée avait simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire dans l'enclave russe de Kaliningrad. Mercredi, lors de manœuvres militaires dans cette enclave de la mer Baltique située entre la Pologne et la Lituanie, deux pays membres de l'UE, la Russie a simulé des "lancements électroniques" de systèmes de missiles balistiques mobiles Iskander à capacité nucléaire, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Les forces russes ont procédé à des frappes uniques et multiples sur des cibles qui simulaient des lanceurs de systèmes de missiles, des aérodromes, des infrastructures protégées, des équipements militaires et des postes de commandement d'un ennemi fictif, a précisé le communiqué.

Après avoir effectué les tirs "électroniques", les militaires ont effectué une manœuvre pour changer de position afin d'éviter "une éventuelle frappe en représailles", selon le ministère de la Défense. Les unités de combat se sont également exercées à des "opérations dans des conditions de radiation et de contamination chimique". Plus de 100 militaires ont participé à ces exercices.

L'aide de Washington à Kiev

Les renseignements fournis par les États-Unis à l'armée ukrainienne ont permis de tuer plusieurs généraux russes près du front, a affirmé mercredi le New York Times. Les efforts de renseignement de Washington pour aider l'Ukraine au plus près, dans les combats, se sont notamment "concentrés sur la détermination de la localisation et d'autres détails sur les quartiers généraux mobiles de l'armée russe, qui se déplacent régulièrement", écrit le quotidien américain, citant des sources anonymes au sein des services américains.

Selon des hauts responsables cités de manière anonyme, ces informations, combinées à celles des Ukrainiens -et notamment l'interception de communications-, ont permis à ces derniers de mener des frappes d'artillerie sur des hauts officiers russes.