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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 258e jour de l'invasion russe

Europe 1 avec AFP . 6 min
Près de 24 bombardements russes ont été recensés en Ukraine ces dernières 24 heures.
Près de 24 bombardements russes ont été recensés en Ukraine ces dernières 24 heures. © Vladimir Aleksandrov / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Au 258e jour, les frappes russes se poursuivent partout en Ukraine. Pour se défendre, Kiev a reçu ce lundi des nouveaux systèmes de défense antiaérienne, en provenance des occidentaux. De son côté, la Corée du Nord a nié fournir des armes à Moscou, qualifiant cette accusation "d'infondées". Il n'y a pas "de contrats d'armements et nous n'en prévoyons pas à l'avenir", indique le régime nord-coréen.

L'Ukraine a reçu lundi de nouveaux systèmes occidentaux de défense antiaérienne destinés à contrer les missiles russes qui pleuvent régulièrement sur les villes et infrastructures du pays, tandis que la Corée du Nord a nié fournir des armes à Moscou. Le ministère de la Défense nord-coréen a qualifié d'"infondées" les accusations américaines selon lesquelles Pyongyang fournissait des obus d'artillerie à la Russie pour sa guerre en Ukraine, selon l'agence d'Etat nord-coréenne KCNA.

La semaine dernière, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche John Kirby avait affirmé que la Corée du Nord envoyait un "nombre important" d'obus à la Russie "de manière dissimulée", ajoutant que Washington cherchait à savoir si cette aide nord-coréenne avait bien été réceptionnée par les Russes.

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Les informations à retenir :

  • L'Ukraine a reçu de nouveaux systèmes occidentaux de défense antiaérienne
  • La Corée du Nord réfute les accusations des Américains, et assure ne pas avoir fourni d'armes à la Russie
  • La Russie poursuit l'évacuation de certains habitants de Kherson 

"Les Etats-Unis persistent à répandre une rumeur infondée de +contrats d'armements+ entre la RPDC (République populaire démocratique de Corée, Corée du Nord) et la Russie", indique un communiqué du vice-directeur des affaires étrangères militaires du ministère de la Défense nationale nord-coréenne, cité par KCNA. "Une fois de plus nous voulons dire clairement qu'il n'y a jamais eu de +contrats d'armements+ avec la Russie et que nous n'en prévoyons pas à l'avenir".

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John Kirby avait estimé la semaine dernière que la présumée aide nord-coréenne était révélatrice des "pénuries et besoins" de la Russie. La Maison Blanche a assuré lundi que "le soutien des Etats-Unis à l'Ukraine sera infaillible et inébranlable" quel que soit le résultat des élections américaines mardi, qui risquent de faire perdre au président Joe Biden sa majorité dans une, voire les deux chambres du Congrès.

Alors que les Etats-Unis sont le principal soutien de l'Ukraine (quelque 18,2 milliards de dollars), l'opposition républicaine a souligné sa volonté de "ne pas faire de chèque en blanc" à Kiev si elle remportait le scrutin. De son côté, le ministère ukrainien de la Défense a annoncé que l'Etat ukrainien allait prendre le contrôle de plusieurs entreprises "d'importance stratégique" afin d'aider à l'effort de guerre, dont le producteur d'hydrocarbures Ukrnafta et le constructeur aéronautique Motor Sich.

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Zelensky exhorte les Américains à "maintenir une unité inébranlable" d'ici là

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté les Américains à "maintenir une unité inébranlable" jusqu'au "rétablissement de la paix" en Ukraine, alors que se tiennent mardi des élections de mi-mandat cruciales aux Etats-Unis dont les résultats pourraient affecter le soutien de Washington à Kiev.

"Je vous demande de maintenir une unité inébranlable, comme c'est le cas maintenant, (et ce) jusqu'au jour même où nous entendrons tous ces mots importants dont nous avons rêvé, jusqu'à ce que nous entendions que la paix a finalement été rétablie", a-t-il lancé dans une allocution en visioconférence depuis Kiev où il recevait la "Médaille de la Liberté" américaine.

Nouveau bouclier antiaérien

Après plusieurs séries de frappes russes ces dernières semaines qui ont laissé des centaines de milliers de personnes sans courant, les autorités de la région de Kiev, la capitale ukrainienne, ont évoqué une situation "tendue" pour l'approvisionnement en énergie. L'administration militaire régionale a appelé les habitants à "utiliser l'électricité avec parcimonie". L'opérateur Ukrenergo a dû procéder à des "arrêts d'urgence".

Une attaque russe aux drones-suicides et missiles avait laissé le 31 octobre près de 80% des habitants de la capitale sans eau et 350.000 foyers sans électricité, avant qu'une partie des dégâts soit réparée. Le président Volodymyr Zelensky a réclamé aux Occidentaux la création d'un "bouclier" à même de protéger les infrastructures critiques ciblées par Moscou.

Selon le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov, Kiev a reçu lundi des systèmes de défense antiaérienne NASAMS et Aspide, fournis par les Etats-Unis, l'Espagne et la Norvège. Ces livraisons suivent celles, notamment, du système allemand de dernière génération "Iris-T" ou encore des missiles sol-air français "Crotale". Le Royaume-Uni a annoncé l'envoi de missiles AMRAAM.

Les Occidentaux espèrent doter l'Ukraine d'une défense antiaérienne "patchwork" composée d'équipements modernes et plus anciens. Selon les autorités ukrainiennes, la Russie a détruit environ 40% des infrastructures énergétiques ukrainiennes depuis début octobre, utilisant notamment des drones-suicides de fabrication iranienne.

l'électricité rétablie à Kherson 

L'électricité a été rétablie après deux jours de coupure dans la ville de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, occupée par l'armée russe, a affirmé mardi un responsable des autorités d'occupation, Kirill Stremooussov. Cette ville ukrainienne, aux mains des forces de Moscou depuis le début de leur offensive fin février, a été privée d'eau et d'électricité dimanche après deux frappes dont Moscou et Kiev s'accusent mutuellement.

Ces frappes ont également endommagé le barrage hydroélectrique de Kakhovka, occupé par les forces russes et qui alimente la Crimée annexée en 2014 par la Russie, dans une région où les troupes ukrainiennes sont à l'offensive depuis des semaines. "Il y a de l'électricité, malgré des actes de sabotage et des attentats", a assuré Kirill Stremooussov sur Telegram, sans plus de précisions.

L'évacuation des habitants de Kherson continue

Côté russe, les autorités d'occupation de la ville de Kherson, dans le Sud de l'Ukraine, ont annoncé la "stabilisation" de l'approvisionnement en eau et électricité, au lendemain de deux frappes dont Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement. Ces frappes ont également endommagé le barrage hydroélectrique de Kakhovka, occupé par les forces russes et qui alimente la Crimée annexée en 2014 par la Russie, dans une région où les troupes ukrainiennes sont à l'offensive depuis des semaines.

Kherson est la principale ville ukrainienne prise par les forces russes depuis le début de l'invasion. Face à la bataille à venir, Moscou a organisé des évacuations d'habitants dénoncées comme des "déportations" par Kiev. Lioudmila et Oleksandr Chevchouk ont réussi à fuir la zone pour repasser en territoire sous contrôle ukrainien. Selon eux, les soldats russes exerçaient une forte "pression psychologique" sur les habitants pour évacuer vers la Crimée. "Ils passaient de maison en maison avec leurs armes. Puis ils jetaient tous les téléphones dans un seau et repartaient", a raconté Mme Chevchouk.

Au moins une personne tuée dans des bombardements, dans la région de Zaporijjia

Si les quatre derniers débuts de semaine ont été marqués par des bombardements russes massifs sur les villes ukrainiennes, la journée de lundi semble avoir été relativement calme, avec un ciel gris et brumeux à Kiev peu propice aux raids aériens. "Cela fait huit mois que nous savons que cela peut arriver tous les jours et nous nous sommes adaptés, je ne change pas ma routine pour cela, je vais travailler comme tous les jours", a lancé une habitante, Aliona Plekh, 21 ans.

Selon l'armée ukrainienne, les forces russes ont lancé quatre missiles et 24 bombardements aériens ces dernières 24 heures dans l'ensemble du pays. Au moins une personne a été tuée dans les bombardements dans la région de Zaporijjia, dans le Sud, une blessée dans celle voisine de Kherson et une autre tuée dans celle de Soumy, dans le Nord, selon les autorités régionales respectives.

L'armée russe a accusé une nouvelle fois les forces ukrainiennes d'avoir tiré "sept obus de gros calibre" sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par Moscou depuis mars, sans provoquer de hausse des radiations. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répété lundi que Moscou était "ouvert" à la possibilité de négociations avec Kiev, dénonçant une nouvelle fois le refus de Volodymyr Zelensky de dialoguer.

A Zaporijjia, les habitants ayant fui l'occupation russe ont raconté aux journalistes de l'AFP une atmosphère de paranoïa. "Dieu nous garde si nous disions quelque chose contre la Russie. Personne ne se sentait en sécurité", a raconté Irina Mykhaïlena, originaire de la ville occupée de Berdiansk.

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