Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 542e jour de l'invasion russe

 Au moins sept personnes sont mortes et 110 blessés après qu'un missile russe ait frappé samedi le centre-ville de Tcherniguiv, en Ukraine.
Au moins sept personnes sont mortes et 110 blessés après qu'un missile russe ait frappé samedi le centre-ville de Tcherniguiv, en Ukraine. © Anatolii STEPANOV / AFP
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avec AFP / Crédit photo : Anatolii STEPANOV / AFP , modifié à
Au 542e jour de l'invasion russe, un missile russe a frappé samedi le centre-ville de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, faisant au moins sept morts et 110 blessés selon les autorités locales, peu après une réunion au sommet entre Vladimir Poutine et ses généraux, non loin de la frontière ukrainienne.
L'ESSENTIEL

L'armée russe a par ailleurs affirmé avoir "éliminé" 150 soldats ukrainiens qui tentaient de traverser le fleuve Dniepr, ligne de front dans le sud de l'Ukraine où Kiev tente de percer les défenses de Moscou.

"Un missile russe a frappé en plein centre-ville, dans notre Tcherniguiv", a déploré le président ukrainien Volodomyr Zelensky sur Telegram. "Une place, l'université polytechnique, un théâtre. Un samedi ordinaire, que la Russie a transformé en un jour de douleur et de perte. Il y a des morts, il y a des blessés", a-t-il ajouté. Au moins sept personnes ont été tuées et 110 autres blessées dans la frappe russe, selon un bilan communiqué samedi par le maire par intérim de la ville.

 

Les informations principales :

  • Un missile russe a frappé samedi le centre-ville de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, faisant au moins sept morts et 110 blessés.
  • Une "coopération en termes de défense" est en cours, notamment pour une possible nouvelle livraison de véhicules de combat d'infanterie suédois CV-90s.
  • Les deux camps ont assuré avoir repoussé des attaques de drones.
  • L'ONU dénonce une attaque "odieuse".

La nouvelle attaque russe qualifié d'"odieuse" par l'ONU

L'ONU a dénoncé samedi une nouvelle attaque russe "odieuse" visant des civils, dans le centre-ville de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, une frappe de missile qui a fait au moins sept morts et 110 blessés selon les autorités locales.

"Il est odieux d'attaquer la place principale d'une grande ville, le matin, alors que les gens se promènent, certains se rendant à l'église pour célébrer une fête religieuse", a fustigé dans un communiqué la coordinatrice humanitaire de l'ONU en Ukraine, Denise Brown.

"Nous sommes en guerre, malheureusement, ce n'est pas fini"

"Cent dix-sept personnes ont été touchées dans l'attaque terroriste dans le centre-ville de Tcherniguiv. Sept d'entre elles sont décédées", a indiqué sur Telegram Oleksandre Lomako. Le bombardement a pris de court la population dans une ville épargnée ces derniers mois par les attaques à grande échelle après avoir été brièvement encerclée par les forces russes au début de l'invasion en février 2022.

"Je suis encore un peu sous le choc parce que cela n'était pas arrivé depuis longtemps", a témoigné Iryna, une serveuse de 24 ans. "On pensait qu'un balcon s'était effondré, a-t-elle raconté. Mais quand nous sommes sortis, notre vitrine était brisée, il y avait de la fumée, des gens qui couraient dans tous les sens en pleurant ou en gémissant".

"Nous sommes en guerre, malheureusement, ce n'est pas fini", a déclaré Viktoria, gérante d'un coffee shop. Ce bombardement a eu lieu après une série de succès militaires revendiqués cette semaine par Kiev et alors que les Etats-Unis ont approuvé vendredi l'envoi par le Danemark et les Pays-Bas d'avions de combat F-16 à l'Ukraine. Il s'est par ailleurs produit au moment où Volodymyr Zelensky se trouvait en visite en Suède, pays allié de Kiev qui souhaite adhérer à l'Otan malgré l'opposition virulente de Moscou.

Les discussions avec le Premier ministre Ulf Kristersson se concentrent sur la "coopération en termes de défense", notamment la possible nouvelle livraison de véhicules de combat d'infanterie suédois CV-90s, a détaillé le président ukrainien sur Telegram.

Poutine avec ses généraux

La ville de Tcherniguiv a été bombardée peu après une réunion, annoncée samedi matin par le Kremlin, entre Vladimir Poutine et les généraux en charge de l'opération militaire en Ukraine dans la ville russe de Rostov-sur-le-Don, non loin de la frontière ukrainienne.

Les autorités russes n'ont pas précisé quand cette réunion avait eu lieu mais des images diffusées par les médias d'Etat suggèrent qu'elle s'est tenue pendant la nuit dans cette ville du sud du pays.

"Le chef de l'Etat a écouté les rapports du chef d'état-major des forces armées russes Valéri Guérassimov, de commandants de secteurs et d'autres responsables", a indiqué le Kremlin dans un communiqué.

Centre opérationnel de l'intervention russe en Ukraine, Rostov-sur-le-Don avait été le théâtre fin juin de la spectaculaire mutinerie des mercenaires de Wagner, qui s'étaient brièvement emparés du quartier général de l'armée dans la ville. Le général Guérassimov a rarement été vu en public depuis cette rébellion avortée. Quant à Vladimir Poutine, il se rend rarement dans les zones proches des combats en Ukraine.

Attaques de drones déjouées

Samedi, les deux camps ont également assuré avoir repoussé des attaques de drones, qui se multiplient dans une période où l'Ukraine est en pleine contre-offensive pour récupérer l'ensemble de son territoire sous contrôle russe.

L'armée russe a ainsi affirmé avoir déjoué une attaque contre un aérodrome militaire dans la région de Novgorod, dans le nord-ouest de la Russie, et avoir neutralisé un autre drone qui visait Moscou et sa région.

"Les forces de défense aérienne (...) l'ont supprimé et, après avoir perdu le contrôle, il s'est écrasé dans une zone déserte près de Poutilkovo", une localité de la banlieue nord-ouest de Moscou, a indiqué l'armée. De leur côté, les forces ukrainiennes ont annoncé avoir détruit "quinze drones" russes dans la nuit, "lancés depuis la région de Koursk", frontalière de l'Ukraine.

L'armée russe a également affirmé samedi avoir déjoué une attaque des forces de Kiev en Crimée - la péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014 -, menée selon l'armée russe "avec un missile anti-aérien du système de défense aérien S-200".