Publicité
Publicité

Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir du 102e jour de l'invasion russe

Europe 1 avec AFP . 6 min
Des explosions ont été entendues à Kiev dimanche matin.
Des explosions ont été entendues à Kiev dimanche matin. © SERGEI CHUZAVKOV / AFP

Des "combats de rues" se déroulent à Severodonetsk, ville stratégique de l'est de l'Ukraine, où les forces de Moscou mettent tout leur poids pour contrôler l'ensemble du bassin minier du Donbass. "Les Russes contrôlaient environ 70% de la ville, mais au cours des deux derniers jours ils ont été repoussés", a déclaré Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk.

Les Russes ont perdu du terrain à Severodonetsk, ville-clé de l'est de l'Ukraine et épicentre des combats acharnés pour le contrôle du Donbass, a affirmé dimanche le gouverneur régional. "Les Russes contrôlaient environ 70% de la ville, mais au cours des deux derniers jours ils ont été repoussés. La ville est divisée en deux, ils ont peur de s'y déplacer librement", a déclaré sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Severodonetsk est la capitale administrative ukrainienne de cette région, en partie contrôlée par les séparatistes prorusses depuis 2014. Les forces ukrainiennes y ont capturé huit prisonniers russes, a-t-il ajouté.

Les informations à retenir :

  • Plusieurs explosions entendues ce matin à Kiev
  • Moscou dit avoir détruit des blindés livrés par des pays d'Europe de l'Est
  • Les Russes ont perdu du terrain à Severodonetsk
  • Moscou assure avoir détruit deux centres de commandement ukrainiens
  • Vladimir Poutine a menacé de viser de nouvelles cibles en cas de livraison à l'Ukraine de missiles longue portée. 

Moscou dit avoir détruit des blindés livrés par des pays d'Europe de l'Est

La Russie a affirmé avoir détruit dimanche des blindés fournis à l'Ukraine par des pays d'Europe de l'Est dans des frappes aériennes sur Kiev, les premières depuis plusieurs semaines.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Des missiles de haute précision et de longue portée tirés par les forces aérospatiales russes sur la banlieue de Kiev ont détruit des chars T-72 fournis par des pays d'Europe de l'Est et d'autres blindés qui se trouvaient dans les hangars d'une entreprise de réparation de wagons" ferroviaires, a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

Les Russes ont perdu du terrain à Severodonetsk

Selon lui, le général russe Alexandre Dvornikov, qui commande les troupes russes en Ukraine, "s'est fixé un objectif: d'ici le 10 juin, soit prendre complètement Severodonetsk, soit contrôler la route Lyssytchansk-Bakhmout" qui ouvrira la voie vers Kramatorsk, capitale ukrainienne de l'autre région du Donbass plus grande, celle de Donetsk.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Toutes les forces, toutes les réserves (russes) sont concentrées sur ces deux tâches", a-t-il dit. Le ministère russe de la Défense a affirmé samedi que les unités militaires ukrainiennes "ayant subi des pertes critiques lors des combats pour Severodonetsk (jusqu'à 90% dans plusieurs unités)" se retiraient vers Lyssytchansk, la grande ville voisine.

Mais le maire de Severodonetsk, Olexandre Striouk a déclaré samedi soir que les combats de rue s'y poursuivaient et que les forces ukrainiennes cherchaient à "rétablir le contrôle total" de la ville.

La suite après cette publicité

Le maire de la capitale Vitali Klitschko a fait état dans la matinée de plusieurs explosions, dans les quartiers de Darnytsky et Dnipropetrovsky. Des alertes aux raids aériens ont résonné dans de nombreuses autres villes du pays. La ville reste au cœur de l'offensive russe dans le bassin minier du Donbass, région orientale sous le contrôle partiel de séparatistes prorusses depuis 2014 et que Moscou espère conquérir en intégralité. L'état des forces y reste flou.

Moscou assure avoir détruit deux centres de commandement ukrainiens

Les Russes "font sauter les ponts afin que nous ne puissions pas envoyer de renforts à nos gars, qui sont à Severodonetsk", a ajouté le gouverneur. De son côté, Moscou assure avoir détruit deux centres de commandement ukrainiens et six dépôts de munitions dans les régions de Donetsk et de Lougansk.

Pour l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), la dynamique a changé et désormais les forces ukrainiennes "ralentissent avec succès (...) les assauts russes à Severodonetsk à travers des contre-attaques locales prudentes et efficaces".

Les combats se poursuivent aussi sur les autres fronts. Selon le ministre ukrainien de la Défense, "la Russie continue de faire des efforts pour occuper tout notre Etat". Le Kremlin rêve, a assuré Oleksiï Reznikov, de "rassembler les terres" qu'il considère comme "siennes", y compris "la Pologne, les pays baltes, la Slovaquie et d'autres".

La Russie triple la superficie de territoire ukrainien conquis

Crimée, Donbass, sud de l'Ukraine : au total, la Russie a triplé, depuis le début de l'invasion, la superficie de territoire ukrainien sous son contrôle atteignant 125.000 km², soit 20% du pays, selon M. Zelensky.

Sur le front méridional, dans la région de Kherson, Moscou "continue de bombarder les territoires occupés et les positions de l'armée ukrainienne", a annoncé la présidence ukrainienne, qui craint une crise humanitaire dans les zones aux mains des Russes.

L'armée russe affirme avoir détruit "un point de déploiement de mercenaires étrangers" près de Datchnoe, dans la région d'Odessa et avoir touché avec des missiles un centre de formation d'artilleurs ukrainiens près de Stetskovka, dans la région de Soumy (nord), où des "instructeurs étrangers ont formé des militaires ukrainiens à l'utilisation d'obusier M777".

Le port de Mykolaïv a aussi été touché par un missile, ainsi qu'une entreprise agricole dans le grand port d'Odessa, où "des entrepôts ont été endommagés" et deux personnes sont mortes, selon Kiev.

La guerre continue de peser sur les exportations de céréales, dont dépendent, notamment, les pays africains. Après sa rencontre vendredi avec le président russe Vladimir Poutine , le chef de l'Etat sénégalais et président en exercice de l'Union africaine, Macky Sall, a annoncé samedi son intention de se rendre en Ukraine et de "contribuer au retour de la paix".

De son côté, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a répondu samedi au président français Emmanuel Macron qui, la veille, répétait qu'il ne fallait "pas humilier la Russie" pour préserver des portes de sortie diplomatiques. "Nous ferions tous mieux de nous concentrer sur la façon de remettre la Russie à sa place. Cela apportera la paix et sauvera des vies", a rétorqué Dmytro Kouleba, estimant que la position de M. Macron ne peut qu'"humilier la France".

Dans le même temps, l'USS Kearsarge prenait ses quartiers à Stockholm. Il s'agit du plus gros navire de guerre américain s'étant jamais ancré dans le port de la capitale suédoise. "Il est important pour nous, les Etats-Unis, ainsi que pour les autres pays de l'Otan, de montrer notre solidarité avec la Finlande et la Suède", a déclaré le général Mark Milley, le chef d'état-major américain, avant des manœuvres navales annuelles de l'Otan en mer Baltique.

Dimanche soir, sur la pelouse de Cardiff, les Ukrainiens vont tenter de remporter une autre victoire, celle qui qualifierait la sélection nationale au Mondial de football. "Nous avons tous compris que le match contre le pays de Galles ne sera pas une question de condition physique ou de tactique, mais bien de survie. Tout le monde va se battre pour cela et tout donner", a expliqué le défenseur Oleksandr Zinchenko, comme pour mieux faire corps avec les soldats ukrainiens, à défaut de pouvoir combattre à leur côté.

Moscou menace de frapper de nouvelles cibles

Le président russe Vladimir Poutine a prévenu dimanche que Moscou frapperait de nouvelles cibles si les occidentaux fournissaient des missiles de longue portée à l'Ukraine, jugeant que les livraisons actuelles d'armes visaient à "prolonger le conflit". Si des missiles de longue portée sont livrés à l'Ukraine, "alors nous tirerons les conclusions appropriées et utiliserons nos armes (...) pour frapper des sites que nous n'avons pas visés jusqu'à présent", a déclaré le chef d'Etat russe, cité par les agences de presse locales. Il n'a pas précisé quelles cibles pourraient être concernées.

Cet article vous a plu ? Vous aimerez aussi...
Recevoir la newsletter International
Plus d'articles à découvrir