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Louis de Raguenel
Alors que le Kremlin a déclaré que les livraisons d'armes à l'Ukraine menaçaient la sécurité européenne, faut-il continuer à livrer des armes lourdes à l'Ukraine, au risque de fâcher Vladimir Poutine ? Est-ce que livrer des armes à l'Ukraine fait de la France et de l'Europe des cobelligérants ? Éléments de réponse sur Europe 1.
ANALYSE

Vladimir Poutine menace les alliés d'une riposte rapide et foudroyante si l'Otan et ses alliés s'ingèrent dans le conflit ukrainien. Faut-il continuer dans ces conditions à livrer des armes lourdes à l'Ukraine, au risque de fâcher Vladimir Poutine ? Le Kremlin a déclaré que les livraisons d'armes à l'Ukraine menaçaient la sécurité européenne. Livrer des armes à l'Ukraine, est-ce que cela fait de la France et de l'Europe des cobelligérants ? 

Tout est lié dans le conflit ukrainien. La position de l'Union européenne a beaucoup évolué depuis que la guerre a éclaté, à commencer par celle de la France et de l’Allemagne. Au début du conflit, l'Allemagne et surtout la France, se contentaient de fournir de l’aide humanitaire et du matériel militaire défensif. C’est-à-dire, des gilets pare-balles, des casques et quelques armes à feu et munitions défensives. L’objectif de l’Union européenne à ce moment-là était d'aider l’Ukraine sans être entraîné dans le conflit. En clair : éviter de devenir cobelligérant.

L'UE a changé son fusil d'épaule

Mais maintenant, l’Union européenne est en train d’opérer une véritable bascule en livrant des armes lourdes : la France a décidé de prêter à l’Ukraine plusieurs de ses puissants canons Caesar. L’Allemagne de son côté envoie des blindés et des capacités de combat. Alors, officiellement, les autorités continuent de marteler que nous ne sommes pas cobelligérants, mais dans les faits, c’est pourtant de plus en plus le cas.

C'est pour cette raison que Vladimir Poutine menace les pays occidentaux qui s’impliquent militairement de manière trop visible dans le conflit, en brandissant la possibilité d’utiliser des armes stratégiques. Une menace prise très au sérieux par la CIA, le renseignement américain, qui n’a pas exclu cette semaine, l’utilisation de telles armes par la Russie dans une zone à l’impact limité avec peu de dégâts. Car pour la CIA, Vladimir Poutine veut montrer que ses menaces ne sont pas des paroles en l'air.