Gaza 2:14
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Matthieu Bock
Alors que l'affrontement armé entre le Hamas et Israël ne faiblit pas, avec une soixantaine de victimes, Washington a annoncé l'envoi d'un émissaire. En France, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian a évoqué le risque d'un nouveau conflit. 

Alors qu'Israël exclut toute trêve dans ses raids aériens sur la bande de Gaza, en représailles à des tirs de roquettes du Hamas, Washington a décidé d'envoyer un émissaire pour tenter de faire redescendre la pression sur place. Celui-ci appelle d'ailleurs Israël à faire tout son possible pour éviter les victimes civiles. Mercredi soir, le bilan humain montait déjà à une soixantaine de morts environ. Israël a notamment annoncé la mort d'un soldat tué par un missile antichar tiré depuis la bande de Gaza. Le Hamas, de son côté, a confirmé que plusieurs de ses chefs avaient été tués. Le Shin Beth, le service de renseignement israélien, évoque une dizaine de cadres du mouvement islamiste éliminés ces dernières heures.

La crainte d'une guerre à grande échelle

Mais en marge de l'escalade militaires, les responsables politiques se renvoient la balle. Le président israélien Reuven Rivlin a dénoncé "un pogrom impardonnable" après des émeutes dans la ville de Lod, dans la banlieue de Tel-Aviv. L'état d'urgence a été déclaré dans cette ville mixte où vivent deux tiers de Juifs et un tiers d'Arabes. "Si Israël veut une escalade, la résistance est prête et si Israël veut arrêter, nous sommes prêts aussi", a affirmé le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh. L'ONU dit craindre désormais une guerre à grande échelle et la procureure en chef de la Cour pénale internationale a même déclaré que des crimes pourraient avoir été commis.

Des manifestants pro-palestiniens devant le Quai d'Orsay et l'Assemblée nationale

La France s'inquiète également d'un embrasement de la bande de Gaza. "Tout doit être fait pour éviter un nouveau conflit", estime le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. À Paris, une centaine de manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés mercredi après-midi devant le Quai d'Orsay et l'Assemblée nationale.

Parmi eux, Ahmed demande à la France et à l'Union européenne de s'impliquer davantage dans le conflit. "On est là pour dire au monde entier que l'impunité d'Israël, ça suffit. Nous demandons à Macron de reconnaître l'Etat palestinien. Il a dit qu'il voulait une solution à deux États, maintenant on veut des actes", s'agace-t-il au micro d'Europe 1. Ce manifestant appelle également à un envoi de casques bleus "pour libérer la Palestine." Une nouvelle manifestation est prévue jeudi à Paris, place de la République, entre 14 heures et 18 heures.