Gaza : Emmanuel Macron sur la corde raide face à la crise du navire humanitaire Madleen
Six Français étaient à bord du navire humanitaire Madleen, intercepté par l’armée israélienne. Tandis que quatre d’entre eux, dont l’eurodéputée Rima Hassan, refusent leur expulsion, Emmanuel Macron tente de gérer la crise avec prudence.
Six Français étaient à bord du navire humanitaire Madleen, intercepté par l'armée israélienne au large de Gaza. Deux d'entre eux ont accepté leur expulsion vers la France. Quatre autres, dont l'eurodéputée insoumise Rima Hassan, refusent, car opposés à la signature d'un document les accusant d'être entrée illégalement en Israël.
Sur ce dossier, Emmanuel Macron se veut actif, mais discret, dénonçant le blocus de Gaza tout en évitant l'escalade diplomatique. Une ligne de crête qui risque d'alimenter le malaise.
Une neutralité pas appréciée par la gauche comme la droite
Le Président tente de maintenir un équilibre précaire. Comment concilier la défense des ressortissants, la condamnation du blocus de Gaza et le maintien d'un lien stratégique avec Israël ? Emmanuel Macron a donc choisi la voie de la prudence. Il parle d'une "blocus scandaleux", demande le retour rapide des Français, mais s'abstient de toute critique frontale contre le gouvernement Netanyahou.
Résultat, à gauche, on crie à la lâcheté. À droite, on dénonce une ambiguïté dangereuse, voire un glissement idéologique, en considérant que la France doit rester un allié clair d'Israël.
Dans ce contexte, Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères, tente de reprendre la main. Il vient de dénoncer des manœuvres de désinformation, mais sans convaincre pleinement.
Le fond du malaise est là. La crainte de voir le conflit israélo-palestinien s'inviter dans les rues françaises entre manifestations, tensions communautaires et crispations politiques. Le président marche sur un fil. Et avec sa posture de l'entre-deux, c'est l'image d'une France effacée qui s'installe. À trop vouloir rester neutre, il prend le risque d'être inaudible.