Royaume-Uni 2:09
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Chloé Goudenhooft, édité par Manon Fossat
Après plus d’un an de lutte acharnée contre le coronavirus, l’Angleterre a décidé le 19 juillet dernier de lever toutes les restrictions sanitaires. Un "Freedom day" pour l'heure réussi alors que les premiers chiffres évoquent une baisse de plus d'un quart du nombre de cas positifs chaque jour dans le pays.

Toutes les restrictions sanitaires liées au Covid-19 ont été levées le 19 juillet, jour du "Freedom day" en Angleterre. Un pari risqué quand d'autres pays, comme la France, ont au contraire décidé de serrer la vis. Mais trois semaines après, le bilan indique que le Premier ministre Boris Johnson semble avoir gagné son pari du confinement. Car pour l'heure, le virus reste contrôlé dans le pays.

Les chiffres sont éloquents. Le nombre de cas positifs chaque jour a baissé de plus d'un quart : il y en avait 40.000 en juillet contre 29.000 en moyenne aujourd'hui. Pourtant les Britanniques profitent de la fin des restrictions. Le masque n'est plus obligatoire dans les lieux fermés, il n'y a plus non plus de limite de jauge. A Londres, par exemple, les fêtes de quartier abondent les rues et les festivals d'été sont aussi bondés qu'avant la pandémie. Si cette baisse peut potentiellement s'expliquer par plusieurs raisons comme le début des vacances scolaires ou la fin de l'Euro de football, beaucoup de scientifiques ne cachent pas leur surprise face à ce fléchissement de l'épidémie. 

Une immunité de groupe impossible

Pourtant ces chiffres ne signifient pas que le pays est sorti d'affaire en matière de virus. Malgré les apparences la vigilance est toujours de mise car l'immunité de groupe ne semble pas possible avec le coronavirus. C'est en tout cas ce qu'explique l'épidémiologiste Paul Hunter. "L'immunité de groupe se produit lorsqu'il y a une protection indirecte des personnes qui ne sont pas immunisées. Avec la rougeole par exemple, si vous avez 93 ou 95% de la population immunisée, alors les 5% qui n'ont pas été vaccinés ne l'attrapent pas", poursuit-t-il.

 

Le spécialiste est formel, les personnes ayant reçu les deux doses peuvent toujours être infectées et contracter le virus. "Quant à celles qui n'ont pas été vaccinées et n'ont pas encore eu l'infection naturelle, elles attraperont le Covid", affirme-t-il. Un risque de nouvelle vague à l'automne est donc toujours d'actualité, et ce malgré le taux élevé de la vaccination - 89% de la population a reçu une première injection. Mais ce risque est surtout lié au variant Delta, qui comme partout se propage très vite. C'est pourquoi le gouvernement britannique réfléchit à vacciner une troisième fois les personnes les plus vulnérables.