Explosion au port de Beyouth : le juge reprend les interrogatoires après une longue suspension
Deux interrogatoires ont eu lieu ce vendredi dans le cadre de l'enquête sur l'explosion meurtrière au port de Beyrouth en 2020. Après une suspension de plus de deux ans, le juge libanais a pu reprendre ses investigations. Une autre session d'interrogatoires est également prévue mardi.
Le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion meurtrière au port de Beyrouth en 2020 a procédé vendredi à deux interrogatoires, après une suspension de plus de deux ans de l'enquête, a indiqué un responsable judiciaire.
Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a dévasté des pans entiers de la capitale du Liban, tuant plus de 220 personnes et en blessant plus de 6.500.
L'enquête se poursuit avec deux interrogatoires
Une enquête avait été ouverte, mais le juge indépendant Tarek Bitar avait dû interrompre ses investigations en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah, ainsi qu'à une série de poursuites judiciaires le visant.
Vendredi, il a interrogé Rabih Srour, qui était responsable de la sécurité de l'entrepôt portuaire 12, où étaient stockées des matières dangereuses, notamment le nitrate d'ammonium qui a explosé, a déclaré le responsable qui a sollicité l'anonymat en raison du caractère sensible de l'affaire.
M. Bitar a également interrogé Salim Shebli, propriétaire de la société chargée d'effectuer les travaux de soudure dans l'entrepôt.
Des sources de sécurité ont suggéré dans un premier temps que des travaux de soudure auraient pu déclencher l'incendie à l'origine de l'explosion, mais cette hypothèse a été rejeté par des experts y voyant une tentative d'écarter la responsabilité à de plus hauts niveaux pour des défaillances à l'origine du drame.
Personne n'est tenu responsable de l'explosion, pour le moment
L'enquête avait été suspendue après les accusations de partialité du juge proférées par le Hezbollah qui avait demandé son renvoi, et après une séries d'actions en justice intentées contre lui par des fonctionnaires cités dans l'enquête.
Vendredi, le propriétaire de Savaro Ltd, qui aurait acheté le nitrate d'ammonium et l'aurait expédié au port de Beyrouth, ne s'est pas présenté à l'interrogatoire, a indiqué le responsable.
Le juge Bitar a prévu une nouvelle session mardi pour interroger quatre employés et officiers des douanes, actuels et anciens, a ajouté le fonctionnaire. Personne n'a encore été tenu pour responsable de cette gigantesque explosion.