Etats-Unis : le pays rentre en période de «shutdown», faute d’accord parlementaire sur le budget de 2026
Les Etats-Unis sont entrés mercredi 1er octobre à minuit en période de "shutdown", provoquant le gel d'une partie de l'administration fédérale, sans aucune solution à l'impasse budgétaire au Congrès entre les républicains de Donald Trump et l'opposition démocrate.
Chômage technique des fonctionnaires, perturbations des services publics, aides sociales non versées... Le “shutdown” de l’administration américaine, déclenché ce 1er octobre, paralyse désormais l’administration fédérale. En cause, l’impasse budgétaire du gouvernement américain entre républicains et démocrates.
Le premier “shutdown” en sept ans
Après l'échec d'un ultime vote au Sénat dans la soirée du mardi 29 septembre, Russell Vought, directeur du Bureau du budget à la Maison Blanche, a donné la consigne aux administrations fédérales de "mettre en application leurs plans pour une fermeture ordonnée".
Le Bureau budgétaire du Congrès estime qu'environ 750.000 fonctionnaires vont être mis quotidiennement au chômage technique. Le trafic aérien pourrait être affecté, tandis que le versement de certaines aides sociales devrait être fortement perturbé. Les parcs nationaux seront également privés des "rangers" chargés d'en assurer le maintien.
De plus, de fortes perturbations sont attendues pour les usagers des services publics. Une situation très impopulaire aux Etats-Unis et inédite depuis sept ans, pour laquelle chaque parti se rejette la responsabilité. Pour Donald Trump, ce sont les démocrates qui "veulent tout fermer, nous ne le voulons pas", avait-il assuré ce mardi, avant d'adopter un ton à peine voilé de menace.
"Beaucoup de bonnes choses peuvent ressortir des "shutdowns", on peut se débarrasser de beaucoup de choses dont nous ne voulons pas, et ce seraient des choses démocrates", a déclaré le président américain.
Le républicain compte en effet profiter du gel de certaines administrations pour accentuer le limogeage de milliers de fonctionnaires fédéraux, déjà entamé avec la commission Doge de son ex-allié Elon Musk.
Le "shutdown" n'affecte pas Wall Street qui enregistre un nouveau record
De leur côté, les démocrates dénoncent le manque de volonté de négociation. "Ce n'est pas une question d'orgueil", a par exemple affirmé lors d'un point presse le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer.
"C'est parce que les Américains souffrent de coûts plus élevés à travers le pays, que ce soit à cause des droits de douane, des coûts de l'énergie ou des coûts alimentaires" que les démocrates ne votent pas le budget. Il a également dénoncé des coûts de santé qui "grimpent en flèche".
Aux Etats-Unis, le dernier "shutdown" remonte au premier mandat de Donald Trump, lorsque la paralysie s'était étalée de décembre 2018 à janvier 2019, pour un record de 35 jours.
Selon les calculs des analystes de la compagnie d'assurance Nationwide, chaque semaine de paralysie pourrait réduire la croissance annuelle du PIB américain de 0,2%.
Les Bourses mondiales n'ont cependant pas montré d'angoisse à l'approche de l'échéance, le Dow Jones à Wall Street ayant même atteint un nouveau record à la clôture mardi. A ce jour, les républicains proposent une extension du budget actuel jusque fin novembre et insistent sur le fait qu'aucune autre proposition n'est sur la table.
De l'autre, les démocrates veulent obtenir le rétablissement de centaines de milliards de dollars en dépenses de santé, notamment dans le programme d'assurance santé "Obamacare", supprimé par l'administration Trump.
En mars, alors que la menace d'un "shutdown" planait déjà, les républicains avaient refusé d'engager le dialogue sur les énormes coupes budgétaires décidées par l'administration Trump.