Enquête russe : Trump accuse la CIA de l'ère Obama

L'enquête du procureur spécial touche le premier cercle du milliardaire
L'enquête du procureur spécial touche le premier cercle du milliardaire © NICHOLAS KAMM / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Président américain accuse les services de renseignement, durant le mandat de son prédécesseur, d'avoir voulu commettre un "assassinat politique" en infiltrant son équipe de campagne.

Le président américain Donald Trump a relancé lundi ses attaques contre l'enquête russe du procureur spécial Robert Mueller en accusant la CIA de l'ère Obama d'avoir voulu commettre un "assassinat politique" en infiltrant son équipe de campagne. Depuis des mois, le camp républicain tente d'affaiblir le magistrat indépendant en dénonçant une politisation des enquêteurs. Il demande aussi la fin rapide des investigations, craignant qu'elles ne puissent avoir une influence sur les élections parlementaires de novembre.

"Chasse aux sorcières". Le vice-président Mike Pence a ajouté sa voix, déclarant lundi soir sur Fox News : "Il est temps que le procureur spécial termine et je pense que c'est probablement un avis largement partagé par les gens à travers les Etats-Unis". Donald Trump fustige inlassablement l'enquête sur une éventuelle collusion entre son équipe de campagne et des agents russes comme une "chasse aux sorcières". Il est déterminé à prouver que des personnes au sein du pouvoir judiciaire, liées à l'opposition démocrate, veulent miner sa présidence. Pour le milliardaire, il s'agit de convaincre les électeurs que les démocrates ne peuvent supporter d'avoir perdu l'élection et ont pour seul objectif d'engager une procédure de destitution contre lui, alors qu'une majorité des Américains y est opposée.

Contre-enquête. "Si quelqu'un a infiltré ou surveillé des participants à une campagne électorale pour de mauvais objectifs, nous devons le savoir et répondre de la bonne façon", a répondu dans un communiqué le ministre-adjoint de la Justice, Rod Rosenstein. Cette contre-enquête, qui sera menée par l'inspecteur général du ministère, devra notamment "déterminer s'il y a eu des irrégularités ou une motivation politique dans l'enquête (des services du renseignement) du FBI sur les personnes suspectées de s'être impliquées avec des agents russes qui ont interféré dans l'élection", a précisé Sarah Isgur Flores, porte-parole du ministère, dans un communiqué distinct. Le chef de l'Etat a rencontré lundi après-midi Rob Rosenstein, ainsi que le directeur du renseignement national Dan Coats et le directeur du FBI, Christopher Wray.

L'enquête touche le premier cercle du président. Un an après son ouverture, le 17 mai 2017, l'enquête du procureur spécial touche le premier cercle du milliardaire. De nombreux proches et collaborateurs ont été interrogés, quatre de ces derniers ayant été inculpés pour des délits financiers ou autres qui ne sont pas directement liés à une éventuelle collusion. Jusqu'ici, aucune preuve concrète d'une collaboration entre l'équipe de du président américain et le gouvernement russe n'a été trouvée.

Ne pas interférer avec le scrutin de mi-mandat. Pour forcer le destin, l'avocat du milliardaire, Rudy Giuliani, a affirmé dimanche que le procureur Mueller souhaitait conclure son enquête d'ici le 1er septembre, afin de ne pas interférer avec le scrutin de mi-mandat. Mais ce délai est subordonné à la condition que le procureur spécial interroge le président mi-juillet. Donald Trump s'est dit prêt à répondre aux questions des enquêteurs mais aucune date n'a encore été décidée.

Politisation de l'enquête. Selon Julian Zelizer, professeur d'histoire à l'université de Princeton, la stratégie de Donald Trump de politisation de l'enquête de Robert Mueller pourrait marcher. "Le FBI et le ministère de la Justice sont réticents à répondre publiquement d'une façon qui pourrait apparaître comme politique", a-t-il expliqué sur CNN.  "Jusqu'ici, le seul élément susceptible de changer la donne pourrait être le rapport final de Robert Mueller (mais) le temps que Mueller termine, Trump pourrait avoir réussi à retourner l'opinion contre les enquêteurs", dit-il.