ambassade Russie Paris 1:44
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William Molinié / Crédit photo : BERTRAND GUAY / AFP , modifié à
Alors qu’ils étaient 300 avant l’invasion de l’Ukraine à bénéficier de l’immunité diplomatique sur le territoire français, les ressortissants russes bénéficiant de cette protection au titre de leur activité consulaire ne sont plus qu’environ 80. Dans une enquête en trois épisodes, Europe 1 vous dévoile comment la France a repéré des diplomates russes soupçonnés d'être des agents du Kremlin.

La France est-elle un nid pour les agents de Moscou ? Il y a un an, juste après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la France expulsait 41 diplomates russes, soupçonnés d’exercer des activités de renseignement sur le territoire français. Chose rare, cette opération avait été rendue publique par le Quai d’Orsay. En un an, le nombre de diplomates russes présents en France a été divisé par quatre.

Expulsion du territoire, refus de renouvellement de visa...

Ils ne sont plus que 80 aujourd’hui à bénéficier d’une immunité diplomatique. Juste avant l’invasion en Ukraine, la France octroyait cette protection à environ 300 ressortissants russes. Des chefs de mission en poste à Paris, leurs familles et le personnel afférent, tous protégés par ce précieux sésame. Pas de fouille, pas de perquisition, pas de droit de regard sur leur compte en banque ni sur leur correspondance.

Plusieurs d’entre eux, soupçonnés par le renseignement français d'être des espions sous couverture diplomatique, ont été secrètement expulsés du territoire, parfois démasqués dans l’Hexagone par les services de contre-ingérence. D’autres ont tout simplement essuyé un refus de renouvellement de visa. "On a serré la vis, mais on pourrait aller encore plus loin", souffle une source du renseignement.

Des agents mutés vers les pays d'Afrique

Selon les informations d’Europe 1, l’exécutif songe à réduire encore un peu plus la représentation russe en France, avec un objectif d’une soixantaine de passeports diplomatiques autorisés sur le territoire. Certains agents consulaires expulsés ont ensuite été mutés vers des pays d’Afrique, notamment en Centrafrique, laboratoire russe de l’opération de déstabilisation française dans la région.

Preuve, s’il en fallait une autre pour le renseignement français, que derrière ces émissaires russes se cachent bien des espions du Kremlin.