Enlèvement d'Olivier Dubois au Mali : sa famille souhaite la désignation d'un juge d'instruction

Olivier Dubois
Le 8 avril 2021, le journaliste Olivier Dubois était enlevé par un groupe jihadiste au Mali. © LUCAS BARIOULET / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Un an après l'enlèvement du journaliste Olivier Dubois au Mali, l'avocat de la famille de ce dernier demande à ce que l'enquête soit confiée à un juge d'instruction. Objectif pour l'avocat de la famille du journaliste indépendant, avoir accès au dossier et accélérer la procédure.

L'avocat de la famille du journaliste Olivier Dubois, enlevé il y a un an par un groupe jihadiste au Mali, souhaite que l'enquête soit confiée à un juge d'instruction pour avoir accès au dossier, regrettant le silence "insupportable et troublant" des autorités françaises. Le journaliste indépendant de 47 ans, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021.

Demande d'ouverture d'une information judiciaire

Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda. À la suite de son enlèvement, le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête préliminaire pour "enlèvement en bande organisée" et "en relation avec une entreprise terroriste".

"Après avoir, le 6 septembre 2021, perquisitionné le téléphone de la compagne d'Olivier Dubois, le parquet national antiterroriste vient, le 12 avril, de perquisitionner le domicile des parents d'une journaliste, amie de l'otage", affirme l'avocat de la compagne et du fils d'Olivier Dubois Me Laurent Bayon, dans un communiqué transmis samedi à l'AFP. Après ces "actes d'investigation du parquet national antiterroriste qui questionnent", il a "demandé" samedi au Pnat d'ouvrir une information judiciaire, dans un courrier qu'a consulté l'AFP.

"Insupportable séquestration"

"Seule l'ouverture d'une information judiciaire, avec la désignation d'un juge d'instruction, permettra d'accéder à la procédure et, ainsi, comprendre les motifs qui justifient de tels actes", ajoute-t-il dans le communiqué. L'accès à la procédure est selon lui "d'autant plus nécessaire que, depuis maintenant plus d'une année, les autorités françaises restent taiseuses sur la réalité de leur investissement dans la libération d'Olivier Dubois."

Emmanuel Macron avait assuré le 8 avril de "la pleine mobilisation" de l'État pour mettre un terme à son "insupportable séquestration". Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait pour sa part insisté sur "la nécessité du silence dans ce genre de situation" et dit comprendre l'"impatience" de la famille. Olivier Dubois est le seul otage français dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.