Israël - armée 1:28
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : ISRAELI ARMY / AFP , modifié à
Ce mardi, au 88e jour du conflit en Israël et le Hamas, Tsahal poursuit son offensive dans la bande de Gaza, où des bombardements ont secoué le territoire palestinien dans la nuit. En fin d'après-midi, le mouvement terroriste a confirmé la mort de son numéro deux dans une frappe israélienne dans la banlieue de Beyrouth au Liban.
L'ESSENTIEL

L'armée israélienne poursuit mardi son offensive dans la bande de Gaza assiégée où des bombardements ont secoué le territoire palestinien dans la nuit, près de trois mois après le début de la guerre contre le Hamas qui devrait durer tout au long de l'année. Déclenché par une attaque d'une ampleur inédite du mouvement terroriste sur le sol israélien le 7 octobre, le conflit a coûté la vie à près de 22.000 personnes, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, et fait plus de 57.000 blessés, selon le Hamas.

En fin d'après-midi, la télévision du Hamas a confirmé la mort du numéro deux du mouvement terroriste dans une frappe israélienne survenue dans la banlieue de Beyrouth au Liban.

Les principales informations : 

  • Le numéro deux du Hamas a été tué dans une frappe israélienne dans la banlieue de Beyrouth, a indiqué le mouvement terroriste
  • Sur le terrain, des témoins ont fait état, dans la nuit de lundi à mardi, de tirs de missiles en direction de la ville de Rafah (sud) et de bombardements autour du camp de réfugiés de Jabaliya (nord)
  • Le porte-parole de l'armée Daniel Hagari a indiqué que l'armée israélienne "adaptait la planification du déploiement des forces à Gaza"
  • Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a déclaré que les habitants de certaines villes et de certains villages proches de la frontière de Gaza pourraient "bientôt rentrer chez eux"
  • Israël a mené des raids autour de plusieurs villes de Cisjordanie occupée au cours de la nuit, notamment Ramallah, Jéricho ou encore Jénine

Le numéro 2 du Hamas tué dans la frappe, selon le Hezbollah

Le numéro deux du Hamas palestinien, Saleh al-Arouri, a été tué dans une frappe israélienne sur la banlieue de Beyrouth mardi soir, ont annoncé le mouvement palestinien et deux responsables libanais de la sécurité. C'est la première fois depuis le début de la guerre à Gaza qu'Israël frappe la capitale libanaise. Les affrontements entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas palestinien, étaient jusque là limités aux zones frontalières dans le sud du Liban.

Saleh al-Arouri a été tué avec ses gardes du corps dans une frappe israélienne qui a visé le bureau du Hamas dans la banlieue sud de la capitale libanaise, fief du Hezbollah pro-iranien, a indiqué un des responsables libanais de la sécurité. Un photographe de l'AFP sur place a vu deux étages de l'immeuble soufflés et des voitures endommagées dans le secteur, vers lequel accouraient des ambulances. Le Hamas a confirmé mardi que son numéro deux avait été "assassiné" dans une frappe israélienne à Beyrouth, dans une annonce relayée par les médias du mouvement.

Liban : un média d'État annonce quatre morts dans une frappe israélienne dans un bureau du Hamas près de Beyrouth

Quatre personnes ont été tuées mardi dans une frappe de drone israélienne ayant visé un bureau du Hamas palestinien dans la banlieue de Beyrouth, a annoncé l'agence officielle libanaise. "Quatre personnes sont tombées en martyrs et plusieurs autres ont été blessées lorsque le bureau du Hamas a été pris pour cible" dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du mouvement libanais Hezbollah, allié du Hamas, a indiqué l'Agence nationale de presse libanaise (NNA).

Le Hamas "ouvert" à la mise en place d'un seul gouvernement pour la Cisjordanie et Gaza 

Le Hamas s'est dit "ouvert" à la mise en place d'un seul gouvernement palestinien pour la Cisjordanie et la bande de Gaza, a affirmé mardi son chef Ismaïl Haniyeh. "Nous avons reçu de nombreuses initiatives concernant la situation (palestinienne) interne et nous sommes ouverts à l'idée d'un gouvernement national pour la Cisjordanie et Gaza", a-t-il dit lors d'une allocution télévisée.

"La pire année de notre vie"

Sur le terrain, des témoins ont fait état, dans la nuit de lundi à mardi, de tirs de missiles en direction de la ville de Rafah (sud) et de bombardements autour du camp de réfugiés de Jabaliya (nord). Des combats ont également été signalés dans les zones d'al-Maghazi et de Bureij, ainsi que dans la principale ville du sud, Khan Younès, devenue l'épicentre des opérations de l'armée israélienne. "C'est la pire année de notre vie", a déclaré à l'AFP Sami Hamouda, 64 ans, habitant de Gaza, à propos de 2023. "Chaque jour ressemble au précédent : bombardements, morts et massacres.

L'attaque sanglante le 7 octobre du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union Européenne notamment, a fait environ 1.140 morts en Israël, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. En réaction, Israël a juré de "détruire" le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, et pilonne sans relâche le petit territoire où 129 personnes sur les quelque 250 prises en otage le 7 octobre sont toujours retenues par le Hamas et ses alliés locaux.

La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans le territoire palestinien placé par Israël en état de siège total depuis le 9 octobre, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service. Elle a aussi coûté la vie à 173 soldats israéliens, tués à l'intérieur de Gaza.

Conditions "désespérantes"

Des témoins dans le nord de Gaza ont déclaré lundi à l'AFP qu'ils avaient vu les forces israéliennes quitter plusieurs zones dans et autour de la ville de Gaza, suggérant probablement un redéploiement plutôt qu'un retrait permanent. Le porte-parole de l'armée Daniel Hagari a indiqué que l'armée israélienne "adaptait la planification du déploiement des forces à Gaza", y compris pour les soldats de réserve, car "les combats vont se poursuivre et ils seront toujours nécessaires".

Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a quant à lui déclaré que les habitants de certaines villes et de certains villages proches de la frontière de Gaza, dont beaucoup ont été évacués depuis les attaques du 7 octobre, pourraient "bientôt rentrer chez eux". Les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, dont 85% ont été déplacés selon l'ONU, sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments.

Malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant l'acheminement de l'aide humanitaire, les camions d'aide entrent au compte-gouttes. Dimanche, environ 120 camions humanitaires ont pu entrer à Gaza. Dans la ville frontalière de Rafah (sud), Mostafa Shennar, 43 ans, originaire de la ville de Gaza, a déclaré à l'AFP que les conditions de vie étaient "tout simplement désespérantes".

Violences en Cisjordanie

Les efforts internationaux, dont ceux de l'Egypte et du Qatar, pour arracher une nouvelle trêve, ne se sont pas, à ce stade, concrétisés. Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée. Outre la bande de Gaza, la Cisjordanie occupée a elle aussi connu une flambée des violences, avec plus de 300 Palestiniens tués par les forces israéliennes et les colons depuis le mois d'octobre. 

Israël a mené des raids autour de plusieurs villes de Cisjordanie occupée au cours de la nuit, notamment Ramallah, Jéricho ou encore Jénine, a rapporté tôt mardi l'agence de presse palestinienne officielle Wafa. L'ONG israélienne de défense des droits humains Yesh Din a annoncé lundi que 2023 avait été l'année la plus violente jamais enregistrée pour les attaques de colons dans le territoire occupé par Israël depuis 1967, "tant en termes de nombre d'incidents que de gravité".