Des internautes chinois profitent d'une publication sur les girafes pour critiquer l'économie de leur pays

Des internautes chinois ont profité d'une publication de l'ambassade américaine pour critiquer l'économie de leur pays.
Des internautes chinois ont profité d'une publication de l'ambassade américaine pour critiquer l'économie de leur pays. © STR / AFP
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Romain Rouillard / Crédit photo : STR / AFP
Une publication de l'ambassade américaine en Chine sur la protection des girafes en Namibie a permis à de nombreux internautes chinois d'exprimer leur mécontentement à propos de la situation économique de leur pays. Le post n'ayant pas été rédigé par une institution pilotée par Pekin, la censure des commentaires s'est avérée moins drastique.

Une vague de critiques déclenchée bien involontairement par l'ambassade américaine en Chine. Une publication, sur le réseau social chinois Weibo (équivalent de X), sur la protection des girafes en Namibie, a permis à des internautes chinois d'exprimer leurs préoccupations, à propos de la situation économique de leur pays. 

Ce lundi, comme le rapporte le Guardian, le poste de l'ambassade américaine avait reçu plus de 166.000 commentaires, qui n'avaient donc aucun rapport avec la préservation de la faune africaine. Ils portaient plutôt sur les difficultés du marché boursier chinois, souligne Bloomberg, qui relève également le post d'un internaute affirmant que "la colère" avait atteint "un niveau extrême". Il faut dire que l'indice CSI 300, qui suit les bourses de Shanghai et Shenzhen, a atteint son plus bas niveau depuis cinq ans. 

Des commentaires légèrement moins censurés

Si ce post a généré un tel exutoire, c'est précisément parce qu'il provient de l'ambassade américaine en Chine et non d'une organisation gouvernementale pilotée par Pékin. Dans ce cas de figure, les commentaires sont légèrement moins censurés que ceux rédigés sous les agences d'État qui prennent soin de supprimer les propos qui dépasseraient les lignes rouges fixées par le gouvernement. 

Certains commentaires négatifs, publiés sous le post de l'ambassade américaine, sont d'ailleurs toujours visibles, bien qu'entrecoupés de publications à la gloire de Pékin, telles que "J'aime la Chine". Comme le rappelle le Guardian, certains influenceurs chinois ont reçu une mise en garde, en décembre dernier, contre des commentaires publics susceptibles de "dénigrer l'économie". Un secteur qui peine à retrouver de l'allant en Chine depuis la levée des restrictions drastiques imposées à la population pour contrer la pandémie de Covid-19. Raison pour laquelle les autorités redoublent de vigilance sur les commentaires publiés sur les réseaux sociaux.