Ghouta 1280 Louai Beshara / AFP 1:03
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Gwendoline Debono, avec A.H. et AFP , modifié à
Le régime de Bachar al-Assad semble sur le point de reprendre la totalité de la Ghouta orientale. Si des milliers de civils prennent la fuite, d'autres préfèrent rester, craignant le châtiment de Damas.
TÉMOIGNAGE

Environ 20.000 civils ont fui jeudi la partie rebelle de la Ghouta orientale, près de Damas, après avoir été soumis depuis près d'un mois à des bombardements menés par le régime syrien, appuyé militairement par Moscou

"J'ai laissé ma fille sous les décombres". À pied, à moto ou en voiture, des familles syriennes épuisées et affamées ont quitté Hammouriyé et ses environs vers des zones gouvernementales, laissant derrière elles des proches et des maisons détruites par les bombardements du régime. "Nous avons énormément souffert, il n'y avait plus de nourriture ni de médicaments et nous passions de longues heures dans les sous-sols", a confié Hania Homs, 30 ans, à un barrage tenu par le régime. "Nous avons abandonné notre maison. J'ai même laissé ma fille sous les décombres. Je n'ai pas réussi à la retirer", a confié Ismaïl, 46 ans.

"Je ne peux pas quitter ma ville". Selon l'OSDH, près de 20.000 civils ont été évacués de Hammouriyé et de localités environnantes, l'exode le plus massif depuis le 18 février de l'enclave rebelle où quelque 400.000 civils subissaient un siège asphyxiant imposé en 2013 par le régime. Certains habitants, en revanche, ont fait le choix de rester dans l'enclave de la Ghouta orientale. "Le régime a ouvert un passage. Quelques personnes ont préféré sortir, les autres ont voulu rester, car le régime va arrêter les jeunes hommes. Moi-même je ne peux pas quitter ma ville, car je suis opposant au régime", a témoigné Mohamed, joint par Europe 1 vendredi.

"Que va-t-il se passer lors des prochains jours ? J'ai peur que le régime entre. Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes des humains comme vous. Nous voulons emmener nos enfants à l'école chaque matin sans peur. Aidez-nous", supplie Mohamed.

1.260 morts parmi les civils. Le pouvoir en contrôle désormais plus de 70%, au prix d'un lourd coût humain, outre des destructions colossales : plus de 1.260 civils, dont plus de 250 enfants, ont été tués et plus de 4.800 blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).