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Pierre Herbulot, édité par Mathilde Durand
La Malaisie refuse d'être la poubelle du monde. Le pays d'Asie du Sud-Est vient de renvoyer 4.000 tonnes de déchets à plusieurs pays occidentaux, dont la France. Si la ventes de déchet à l'étranger est légale - à condition de s'assurer du recyclage des matériaux - le marché noir ne cesse de prendre de l'ampleur. 

Vos ordures, vous pouvez vous les garder. Voici le message de la Malaisie aux grands pays industrialisés. Le pays vient de renvoyer près de 4.000 tonnes de déchets plastiques dans leurs pays : les Etats-Unis, le Canada mais aussi l’Angleterre et la France. 43 conteneurs sont en ce moment sur un bateau, à destination du port du Havre, en Normandie. "Arrêtez de nous envoyer vos poubelles" prévient la ministre de l'écologie Malaisienne, Yeo Bee Yin, à la télévision. "Ou nous vous renverrons tout sans merci !"

Vendre des déchets à l'étranger, une pratique légale

Le pays d’Asie du Sud-Est croule sous les bouteilles d'eau et autres pots de yaourt du monde entier. Y compris français. Vendre des déchets à l'étranger est légal, à condition de s'assurer qu'ils soient bien recyclés. En réalité, 1% de ce que l'on met dans nos poubelles jaunes part en Asie et en Afrique. "Soit pour des besoins parce que ces pays là ont pu exprimer à un moment des besoins de matériaux, un emballage ménager trié c’est aussi un matériel que les pays peuvent utiliser. Il y a un commerce international", explique Severine Lebre Badré de Citeo qui gère nos déchets ménagers. "Soit, on a des raisons géographiques de le faire. Les emballages de la Réunion par exemple sont plus proches de l’Asie que de l’Europe."

Le problème, c'est que d'autres déchets sont vendus au marché noir, à des sociétés peu scrupuleuses. Ce sont ces déchets que la Malaisie est en train de renvoyer. 1.000 tonnes de plastique sont en ce moment même dans un cargo, en direction du port du Havre. Dans un communiqué, le ministère français de la transition écologique, représenté par Brune Poirson, affirme unir ses forces avec la Malaisie et poursuivre toutes les entreprises qui feront l'objet d'un renvoi. En mai, une compagnie avait déjà du récupérer ses déchets et payer près de 200.000 euros d'amende à l'Etat français.