Guerre en Ukraine : Kiev va continuer de viser la région de Belgorod et les avions militaires russes

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L'armée ukrainienne a juré mercredi qu'elle continuerait à viser la région de Belgorod (Archives). © OLGA MALTSEVA / AFP
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avec AFP //Crédits photo : OLGA MALTSEVA / AFP , modifié à
Au 699e jour de l'invasion russe de l'Ukraine, au moins neuf personnes ont été blessées par des frappes russes dans la nuit à Kharkiv, au lendemain de bombardements ayant fait 18 morts dans le pays. En parallèle, les députés russes ont voté une résolution dénonçant la présence présumée de "mercenaires" français combattant pour Kiev. Europe 1 fait le point.
L'ESSENTIEL

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis une réponse forte après avoir annoncé un bilan d'au moins 18 civils tués et 130 blessés au cours de frappes aériennes russes nocturnes sur l'Ukraine, à Kiev et Kharkiv (Est). "Plus de 200 sites différents ont été touchés, dont 139 bâtiments d'habitation (...) 130 personnes ont été blessées, toutes reçoivent l'aide nécessaire. Malheureusement 18 personnes sont mortes", a déclaré Volodymyr Zelensky sur Telegram, indiquant que ce bilan pouvait augmenter.

Le parquet général a de son côté fait état de 19 morts et 120 blessés, dont 15 morts dans la seule région de Kharkiv (Est). "Faites-leur savoir en Russie que le caractère ukrainien sait comment réagir avec suffisamment de force", a déclaré Volodymyr Zelensky. "La guerre russe sera inévitablement ramenée chez elle, là d'où vient ce mal, là où il doit être étouffé", a-t-il menacé.

Les principales informations :

- Zelensky promet une réponse forte face au bilan de 18 morts mardi après des frappes russes

- Neuf blessés à Kharkiv dans de nouvelles frappes nocturnes de Moscou

- Les députés russes votent une résolution dénonçant la présence présumée de "mercenaires" français combattant pour Kiev en Ukraine

- L'Ukraine va continuer de viser la région de Belgorod et les avions militaires russes

Les Russes sont entrés dans Avdiïvka mais ont été repoussés, selon le maire de la commune

L'armée russe a réussi à entrer pour la première fois dans la ville ukrainienne d'Avdiïvka, point chaud des combats dans l'Est, mais a été repoussée, a affirmé mercredi son maire à l'AFP, nouvelle illustration des efforts militaires de Moscou dans le Donbass. "Des groupes de sabotage et de reconnaissance russes sont entrés dans la partie sud d'Avdiïvka, mais ils ont été repoussés", a déclaré Vitaly Barabach, estimant que la situation restait "difficile mais sous contrôle" et confirmant que les Russes étaient entrés "pour la première fois" dans cette cité industrielle de la région de Donetsk.

L'Ukraine va continuer de viser la région de Belgorod et les avions militaires russes

L'armée ukrainienne a juré mercredi qu'elle continuerait à viser la région de Belgorod et l'aviation militaire russe pour se protéger des bombardements, quelques heures après le crash d'un avion de transport Il-76 près de la frontière avec l'Ukraine. Dans un communiqué publié quelques heures après le crash, mais qui n'en fait aucune mention, l'armée a promis de continuer à "détruire les engins de livraison et contrôler l'espace aérien afin d'éliminer la menace terroriste, y compris dans la zone de Belgorod-Kharkiv" afin de lutter contre les frappes russes en Ukraine.

Résolution du parlement russe dénonçant la présence de "mercenaires" français en Ukraine

Les députés russes ont voté mercredi une résolution dénonçant la présence présumée de "mercenaires" français combattant pour Kiev en Ukraine, une accusation rejetée par Paris qui y voit une nouvelle campagne de désinformation du Kremlin. Ces accusations de "mercenariat" interviennent alors que la France a multiplié ces dernières semaines les promesses d'armement à l'Ukraine et s'apprête à conclure un accord de sécurité avec Kiev.

La France ne dément pas la présence de Français dans les rangs de l'armée ukrainienne, mais rejette le sous-entendu russe que Paris est impliqué dans leur recrutement. "Il est regrettable que les autorités françaises, qui ont été autrefois avec notre pays l'un des initiateurs de la détente politico-militaire en Europe, prolongent avec leurs actions l'agonie du régime nazi de Kiev", indique la résolution des députés russes adressée à l'Assemblée nationale française.

Neuf blessés à Kharkiv dans de nouvelles frappes nocturnes russes

Au moins neuf personnes ont été blessées par des frappes russes dans la nuit de mardi à mercredi à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur régional, au lendemain de bombardements ayant fait 18 morts dans le pays. "Vers 22 heures, heure locale (20 heures GMT), l'ennemi a tiré sur (...) Kharkiv" avec "des missiles S-300", a expliqué sur Telegram Oleg Synegoubov, le responsable ukrainien de la région éponyme.

"L'attaque a fait neuf blessés, dont un enfant, une fillette de 4 ans, qui a été soignée sur place", a-t-il déploré, précisant que "quatre personnes ont été hospitalisées : deux hommes et deux femmes". Au cours de cette attaque, des maisons mais aussi des installations de télécommunication ont été endommagées, selon cette même source.

Mort de cinq civils à Kherson mardi dans plusieurs frappes russes

Dans la région méridionale de Kherson, partiellement occupée par la Russie, les autorités régionales ont annoncé mercredi la mort de cinq civils la veille dans plusieurs frappes russes. Six personnes ont été blessées dans ces attaques, selon le gouverneur Oleksandre Prokoudine, qui commentait la situation sur les réseaux sociaux. Depuis la fin décembre 2023, la Russie a multiplié les bombardements d'ampleur sur de nombreuses villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés.

En représailles, l'Ukraine a attaqué avec des drones et des missiles des villes russes, en particulier Belgorod, et appelé ses soutiens occidentaux à lui fournir plus de munitions et de systèmes antiaériens. Dans la matinée, les autorités russes ont dit que quatre drones ukrainiens avaient été abattus dans la région d'Orel (environ 300 km au sud de Moscou) et un autre près de Belgorod.

Une situation sur le front quasiment gelée

Ces dernières semaines, Kiev et Moscou se sont accusés de multiplier les frappes sur les zones civiles, au bilan parfois très lourd, tandis que la situation sur le front est quasiment gelée. Mardi matin à Kharkiv, les secours ont évacué les habitants blessés, dont certains avaient le visage ensanglanté ou devaient être portés, a constaté un photographe de l'AFP. Des pompiers ont combattu les flammes dans les décombres d'un bâtiment touché, tandis qu'une équipe de secouristes essayait de retrouver des survivants.

Vingt-sept personnes ont été sorties des décombres à Kharkiv, a indiqué le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko. Une habitante, Oleksandra Terekhovitch, a expliqué à l'AFP avoir couru se réfugier dans un couloir en entendant une première explosion à proximité, puis une deuxième "dans une maison voisine". "Il n'y a plus de larmes à verser" face à la guerre qui dure depuis bientôt deux ans, a-t-elle estimé. "On vit avec l'horreur en nous."

A Kiev, selon le ministère de l'Intérieur, un immeuble et des véhicules étaient en flammes dans le quartier Sviatochynski. Dans ce même quartier, l'ogive non-explosée d'un missile a été retrouvée dans un appartement. Daryna Bodentchouk, une étudiante de 17 ans interrogée par l'AFP près d'un immeuble endommagé de la capitale, a dit être "bouleversée". "C'est très effrayant", a-t-elle dit, expliquant qu'une fenêtre s'était brisée dans son dortoir.