Un avion militaire russe s'écrase avec 65 prisonniers ukrainiens à bord

© Ina FASSBENDER / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Un avion de transport militaire russe Il-76 transportant 65 prisonniers de guerre ukrainiens s'est écrasé mercredi dans la région de Belgorod, à la frontière de l'Ukraine. D'après le gouverneur de Russie, aucune personne n'a survécu. 

Un avion de transport militaire russe Il-76 transportant 65 prisonniers de guerre ukrainiens s'est écrasé mercredi dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, et des responsables russes se sont empressés d'accuser Kiev d'avoir abattu l'appareil. L'Ukraine n'avait pas réagi dans l'immédiat à la catastrophe. 

Personne n'a survécu au crash mercredi d'un avion militaire russe dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a indiqué le gouverneur local, alors que l'appareil transportait 74 personnes, dont 65 prisonniers de guerre ukrainiens. "Toutes les personnes à bord ont été tuées", a indiqué Viatcheslav Gladkov sur Telegram. Selon le ministère russe de la Défense, 65 prisonniers de guerre ukrainiens, six membres d'équipage et trois accompagnateurs étaient dans l'avion.

La région de Belgorod très régulièrement visée par des tirs de missiles

Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent un appareil chuter presque à pic, avant une grosse explosion, accompagnée de flammes et de fumée noire. Le ministère russe n'a donné à ce stade aucune indication quant au sort des occupants de l'avion, qui, selon plusieurs médias russes, s'est écrasé près du village de Iablonovo à 45 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine.

La région de Belgorod est très régulièrement visée par des tirs de missiles et de drones ukrainiens du fait de sa proximité de la frontière. La Russie n'a elle cesse de bombarder l'Ukraine depuis qu'elle a lancé son assaut en février 2022.

Moscou accuse Kiev

Interrogé lors de son briefing quotidien à la presse, le porte-parole du Kremlin n'a pas commenté, relevant le caractère trop "récent" de l'information. "On va éclaircir tout ça", a-t-il toutefois assuré.

Le président de la Douma russe, Viatcheslav Volodine, n'a pas attendu lui pour accuser Kiev, quelques minutes seulement après l'annonce de la catastrophe, d'avoir abattu l'avion transportant ces prisonniers en vue, selon Moscou, d'un échange. "Ils ont tué dans les airs leurs propres soldats. Leurs mères, leurs enfants les attendaient", a-t-il proclamé dans l'hémicycle. "Ils ont abattu nos pilotes qui effectuaient une mission humanitaire (...) avec des missiles américains et allemands", a-t-il poursuivi.

Un autre député, président de la commission de la Défense à la Douma, a également formulé ces accusations. "Les dirigeants ukrainiens étaient parfaitement au courant de l'échange à venir et ont été informés de la manière dont les prisonniers seraient livrés", a affirmé Andreï Kartapolov, selon les médias russes.

Les États-Unis et l'Allemagne visés

"Mais l'avion Il-76 a été abattu par trois missiles d'un système de missiles sol-air Patriot ou IRIS-T, fabriqué en Allemagne, les experts feront la part des choses", a-t-il affirmé.

M. Volodine a lui immédiatement appelé ses collègues députés à voter une résolution adressée aux Etats-Unis et à l'Allemagne car ces pays ont fourni des systèmes sol-air à l'Ukraine. En juillet 2022, Russes et Ukrainiens s'étaient déjà mutuellement accusés du bombardement meurtrier d'une prison abritant des prisonniers ukrainiens à Olenivka, un village de l'est de l'Ukraine occupée par la Russie.

La Russie a connu depuis le début de son assaut contre l'Ukraine plusieurs catastrophes aériennes impliquant des appareils de l'armée. L'Ukraine a elle détruit par le passé des appareils russes. Elle a ainsi revendiqué la semaine dernière avoir abattu un avion espion A-50 (équivalent russe des AWACS occidentaux) et détruit un avion de commandement Il-22.

En Russie, l'avion transportant le chef du groupe armé Wagner, Evguéni Prigojine, s'est écrasé en août 2023 lors d'un vol reliant Moscou et Saint-Pétersbourg, le tuant lui et ses principaux lieutenants quelques semaines après une mutinerie avortée qui avait mis en rage Vladimir Poutine. Les autorités russes ont démenti toute implication, estimant que l'avion a pu s'écraser parce que ses passagers ont fait exploser une grenade à bord. 

En octobre 2022, c'est un chasseur bombardier Su-34 qui s'était écrasé dans un immeuble de la ville de Ieïsk, sur la côte russe de la mer d'Azov, tuant 15 personnes.