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Marion Gauthier, édité par Laura Laplaud
Les déclarations politiques s’enchaînent et la tension demeure. Depuis plusieurs mois, plus de 100.000 soldats russes sont massés à la frontière ukrainienne : pas une attaque mais une défense, a assuré Moscou, qui exige la garantie que son voisin ne rentrera pas dans l’OTAN. Europe 1 est sur place.
REPORTAGE

C'est une éventualité dont ont conscience les soldats ukrainiens, celle d'une possible invasion de leur territoire par la Russie. À l'hôpital militaire de Kiev, où des blessés de la guerre du Donbass sont soignés, les jambes de fer de Dimitri cliquettent mais l'homme garde une démarche assurée. 

Ce vétéran estropié est une masse au yeux tristes. Cela fait huit ans que les combats s’enlisent à l’Est, un front que Dimitri craint de voir s’allonger. "C'est la pire chose qui puisse nous arriver, tout le monde s'inquiète ici...", témoigne-t-il au micro d'Europe 1.

Les soldats ukrainiens prêts à défendre leur pays

"J’ai de la pitié pour ces gars qui partent combattre, certains d'entre eux ne reviendront pas", déplore Dimitri. Le vieux soldat repart dans la neige, les épaules basses.

Quelques étages plus haut, Sergueï attend que son genou le porte à nouveau pour retourner défendre sa patrie. "Je suis constamment tendu, constamment prudent. Le service, c’est le service : si les Russes augmentent leur nombre à la frontière, nous, nous ferons tout pour éviter des percées de la ligne du front", raconte le garde-frontière de 31 ans.

Garder la tête froide, se répète Mark, interne à l'hôpital. Il a découvert la guerre à 18 ans comme ambulancier bénévole. "Notre armée a l'expérience du combat et s'entraîne régulièrement avec nos partenaires internationaux", précise-t-il.

"Si nous voulons la paix, nous devons être prêts pour faire guerre." Au milieu des camions militaires, le jeune homme ajoute qu'il est nécessaire de se préparer "au scénario du pire".